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Rapatriement de femmes djihadistes  : "Qui peut garantir qu’elles ne représentent pas une menace ?"

16 jihadistes françaises et 35 enfants détenus dans les camps contrôlés par les forces kurdes au nord-est de la Syrie ont été rapatriés. La réaction d'Elisabeth Lévy.

16 jihadistes françaises et 35 enfants détenus dans les camps contrôlés par les forces kurdes au nord-est de la Syrie ont été rapatriés. La réaction d'Elisabeth Lévy.

 

D’abord, un mot sur la sémantique, inspiré par notre consoeur Sonia Mabrouk. Le terme « rapatriement » est non adapté. D’abord, parce que ces gens ont renié et combattu leur patrie. Ensuite le mot évoque pour nous la tragédie des Pieds Noirs qui avaient commis un seul crime : naître et vivre en Algérie. De même, on parle de mères ou même de mamans, comme s’il fallait nous émouvoir sur leur sort. C’étaient des combattantes. On ne qualifie pas les djihadistes mâles de pères…

Ces femmes sont présumées coupables de crimes autant que les hommes. Emilie KOnig, la jihadiste bretonne a été l’une des recruteuses de l’État Islamique. Elle a appelé à tuer les femmes de soldats. Elle veut réparer "ses erreurs" : le mot est faible ! Sa mère se réjouit qu’elle ait une deuxième chance. Je ne suis pas sûre de partager cette joie. L’expérience montre que la déradicalisation est souvent un leurre. Que se passera-t-il quand elle et les autres sortiront de prison ? Qui peut nous garantir qu’elles ne représenteront pas une menace. Quel service les surveillera ? 

Mais les enfants, eux, ne sont pas responsables ? 

Un enfant de 3, 4 ou 5 ans et un jeune de 15 ans ou 16 ans, ce n’est pas pareil. Il faut donc faire du cas par cas, savoir ce qu’ils ont vécu, fait et comment on les accueillera. Si c’est pour les remettre à une famille qui les élèvera dans la haine de la France ou à une structure qui les laissera devenir de petits sauvageons, ou des jihadistes, mieux vaut les laisser là-bas. 

Certes, c’est injuste. C’est aussi injuste que des enfants meurent de faim soient enrôlés comme soldats à 10 ans. Si un de ces mineurs, en grandissant, assassine d’autres enfants, direz-vous à leurs parents que c’est le prix de nos principes ? Donc : on peut accueillir les plus petits, à condition de leur offrir une véritable éducation. 

Enfin, ce changement de politique qui intervient juste après les élections interroge. Le Monde parle d’un revirement salutaire. Maintenant que ces salauds d’électeurs n’ont plus leur mot à dire, le gouvernement peut se montrer noble !

Au risque de paraître cruelle, notre priorité c’est de protéger la population qui vit en France. Les bons sentiments ne sont pas une politique. 

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