Un reportage de Cyprien Pézeril pour Sud Radio.
Il avait jeté un pavé dans la foule pendant les manifestations du 1er mai, frappées du sceau de la convergence des luttes. À la barre, ce brigadier toulousain - 19 ans de service- plaide un "un geste de peur", plus qu'un geste de colère contre les manifestants.
Dès le début de l'audience, le président du tribunal évoque une "atmosphère de quasi guerre civile". Ce jour-là, le supérieur hiérarchique du prévenu est lourdement touché par un projectile. La première "pierre" d'une escalade de tensions.
"C'est le boss et on s'inquiète alors pour lui" précise le CRS qui dit être désormais suivi par un psychologue.
Dans la suite de l'après-midi, il se sent en insécurité et lance un pavé dans la foule. Un pavé qui ne touche personne.
"Je l'ai lancé pour faire un une distance de sécurité avec les manifestants." se défend le CRS toulousain
Alors, le président du tribunal l'interroge :
"Comment pouviez-vous penser que le lancer allait calmer la foule ?"
"Aujourd'hui, ce n'est pas le procès de la police." calme le procureur avant de réclamer 3 mois de prison avec sursis.
Et le président de conclure : " la décision n'est pas rendue qu'elle est déjà critiquée. Soit on nous dira qu'on est du côté des manifestants et que les CRS doivent se laisser faire face aux jets de projectile. Soit, qu'au contraire, la justice couvre toujours les flics. "
Le tribunal veut se laisser du temps pour donner sa décision. La délibération se fera dans un mois, le 19 décembre.
La décision a été mise en délibéré au 19 décembre prochain. À la sortie des 3 heures d'audience du tribunal correctionnel de Paris, Laurent Boguet, l'avocat du prévenu est satisfait.
"Cette journée du 1er mai avait été particulièrement éprouvante pour les forces de police. À défaut d'être justifiable, ce geste est explicable" rapporte Laurent Boguet, avocat du CRS auditionné