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Procès des attentats du 13 novembre : Élisabeth Lévy réagit aux propos de Salah Abdeslam

Au procès des attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam a répondu ce mercredi pendant plusieurs heures aux questions de la Cour d’assises spéciale à Paris. 

Au procès des attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam a répondu ce mercredi pendant plusieurs heures aux questions de la Cour d’assises spéciale à Paris. 

Après cinq mois d’audience, Salah Abdeslam, logisticien, convoyeur et seul survivant des commandos qui ont tué 131 personnes et blessé des centaines d’autres était interrogé sur le fond. Le 13 novembre, il a déposé au stade de France trois kamikazes qui se sont faits exploser mais lui a abandonné sa voiture et sa ceinture d’explosifs.

Sa principale révélation d’hier c'est qu'il aurait volontairement renoncé à l’actionner, alors que précédemment, il prétendait qu’elle n’avait pas fonctionné. "Je n’ai tué personne, je n’ai blessé personne, même pas une égratignure". Selon lui, la sévérité de la Justice envoie un mauvais message à un futur kamikaze qui, au dernier moment ne voudrait plus se faire sauter : «Parce qu’on va le pourchasser, l’enfermer, l’humilier, comme je le suis aujourd’hui.» Évidemment, on ne le plains pas.

Pourquoi a-t-il renoncé s'il a vraiment renoncé ? Est-ce qu'il avait peur de mourir ? A-t-il eu un sursaut d’humanité ? « Moi, avant, j’étais comme les gens des terrasses, je mettais une chemise, je me parfumais. Alors, se faire exploser..." Il a aussi parlé de son adhésion à l’État Islamique, dictée, dit-il par la peur de Dieu et de l’enfer : "Le monde occidental impose ses valeurs et son idéologie au reste du monde. C’est une humiliation. Mais «L’Islam triomphera de force avec ou sans nous.»

Que nous dit ce procès ?

La plupart des accusés des différents procès ne sont ni des théologiens, ni des intellectuels. Ce sont des gens ordinaires, comme le commando nazi dépeint par Christopher Browning. «Djihadiste intermittent, terroriste accompli mais kamikaze démissionnaire », selon Mathieu Delahousse dans l'OBS. Salah Abdeslamne s’est pas formé en écoutant des prêches enflammés dans une mosquée mais en regardant des vidéos de décapitation et de torture dans les vapeurs de joints dans un bistrot de Molenbeek.

Il était fêtard, il avait un boulot, une fiancée. Il a dérapé après 2010. Il a perdu son travail, ses parents ont perdu leur logement social. Son parcours djihadiste commence vraiment après un séjour en prison consécutif à un braquage raté.

On apprend beaucoup en écoutant ses propos mais on ne comprend pas pourquoi lui passe à l’acte, alors que beaucoup d’autres Abdeslam continuent à fumer des joints en crachant leur haine.

Il parait que c’est l’honneur de nos démocraties d’offrir aux assassins des procès équitables. Mais on se dit aussi face à ces crimes extraordinaires commis par des types ordinaires, nous sommes désarmés.

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