Selon le dernier baromètre Ipsos-Secours populaire, ne pas pouvoir manger sainement est un problème auquel est confronté près d’un Français sur cinq, qui ne parvient pas à faire trois repas équilibrés par jour. 21% des Français ont ainsi déclaré ne pas pouvoir s’offrir une alimentation saine trois fois par jour et 27% disent ne pas être en mesure d’acheter tous les jours des fruits et des légumes. « Chaque année, place de la Bastille lors de la vente solidaire des agriculteurs de lot et Garonne, je tombe sur des familles qui témoignent de leurs difficultés à pouvoir accéder à un fruit et un légume de qualité. Il y a un vrai problème », estime Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.
« Je pense qu’il y a un problème de savoir-faire, nuance pour sa part Valérie Expert. Ce matin, j’entendais des témoignages de gens qui vont au Secours populaire et qui disent qu’ils mangent des chips. Je suis désolée, insiste-t-elle, ça coûte 4 euros le kilo. Un kilo de pommes de terre, c’est un euro, un kilo de carottes c’est 1,50 euro. On peut manger bien. Les fruits sont plus chers, mais avec des légumes ont peu tout à fait faire des repas à prix équilibrés ».
Un constat qui n’enlève rien au problème de paupérisation auquel fait face la France. « J’entendais à la radio, raconte Patricia Balme, présidente fondatrice de PBCom International, une dame retraitée qui vit avec 400 euros par mois. Elle achetait des produits en promotion, qu’elle congelait… Des gens âgés qui sont à la retraite ne peuvent pas se nourrir correctement. » Les retraités ne sont pas les seuls à être concernés par ce problème de paupérisation. Hier, Sud Radio traitait du handicap en France, un sujet suite auquel plusieurs personnes ont écrit à la rédaction pour leur faire part de leur difficulté à se nourrir correctement, fait savoir Valérie Expert. Certaines n’ont parfois que 300 euros pour vivre, car leurs allocations ont diminué.
Quelles qu’en soient les causes, la précarité alimentaire augmente en France, souligne Alexis Bachelay, ancien député PS et chef d’entreprise : « Les Restos du coeur, les épiceries solidaires, le Secours populaire, etc. Toutes ces associations de solidarité qui accueillent les personnes en difficulté sur le plan alimentaire affirment que ce phénomène augmente chaque année. » Une situation paradoxale, puisque la précarité ne cesse d’augmenter, mais que « 40% des produits achetés sont jetés à la poubelle », fait-il remarquer. « D’un côté, on a des gens qui ont du mal à se nourrir, et de l’autre, des personnes qui achètent trop et jettent à la poubelle. »
L’intégralité du débat est à retrouver sur le podcast : Précarité alimentaire, bien se nourrir coûte-t-il forcément plus cher ?