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"Pour les personnes électro-sensibles, le compteur Linky va être un enfer total"

Par Benjamin Jeanjean

Habitante de Béziers, Laurence Tramaux, refuse l’installation «forcée» du compteur Linky et a engagé un bras de fer avec Enedis sur cette question. Elle était l’invitée du Grand Matin Sud Radio.

rationnement

Censé moderniser le relevage de la consommation d’électricité en France, le compteur Linky ne fait pas que des heureux en France, loin de là. Alors que son aspect nocif pour la santé fait beaucoup parler, Laurence Tramaux, habitante de Béziers, refuse l’installation de ce compteur chez elle. Invitée du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, elle explique pourquoi. "Il y a tout un tas de raison, mais évidemment la raison sanitaire en premier lieu. Je suis maman d’un petit enfant de huit ans, et le CPL (Courant Porteur en Ligne) qui va être injecté pour que le compteur puisse communiquer avec les centrales d’EDF émet des ondes reconnues comme étant nocives pour la santé", assure-t-elle, pointant notamment "l'énorme décalage" entre les normes européennes et les normes issues d’études de scientifiques indépendants.

"Il y a trois ans, je n’y connaissais rien, comme la plupart des gens puisque personne n’est informé par les pouvoirs publics. Mais je me suis retrouvée à aller chercher mon petit garçon à la sortie de l’école, et une association locale de protection anti-ondes m’a informé qu’une compagnie des eaux, qui installait aussi des compteurs communicants de ce type dans toute la ville, avait mis en place une antenne-relais à l’intérieur de l’école, sur la cloison de la classe de mon enfant, à hauteur de tête d’enfant", explique-t-elle.

"Pour l’instant, le droit est du côté d’Enedis, mais..."

Pour autant, pas facile de lutter contre un géant comme Enedis qui semble bénéficier de surcroît de l’appui des pouvoirs publics. "Légalement, c’est très compliqué (Ndlr : de refuser d’installer le compteur Linky) puisque la cause a été déclarée obligatoire par l’Assemblée nationale en 2015, mais depuis la justice revient régulièrement sur cette décision car ça a fait un tollé général. Il y a des personnes électro-sensibles en France et pour elles, ça va être un enfer total ! (…) Pour l’instant, le droit est du côté d’Enedis, mais la jurisprudence reconnaît de plus en plus aux gens le droit de refuser ce compteur à titre individuel", se réjouit-elle. Quant aux conséquences de ce refus, Laurence Tramaux se veut optimiste. "La Commission de régulation de l’énergie est en train d’étudier ce qui se passe en cas de refus. Pour l’instant, il n’est évidemment pas question de couper le courant aux gens, mais simplement de facturer le passage du monsieur qui sera obligé de venir relever le courant deux fois par an, comme ils l’ont toujours fait", dit-elle.

Sans surprise, Enedis a bien essayé de la faire changer d’avis. En vain. "Ils m’ont harcelé de coups de téléphone, envoyé des SMS et des courriers. Dans le premier courrier, ils me disent que le compteur Linky c’est super et que je vais faire des économies. Ils me disent en plus que je serai maître de mon énergie, mais c’est exactement le contraire ! C’est EDF qui devient maître de l’énergie en pouvait piloter à distance le réseau ! En période de grand froid, ils pourraient vous couper le chauffage pendant une heure s’ils n’ont pas de quoi fournir tout le réseau… C’est n’importe quoi, c’est le monde à l’envers, on marche sur la tête !", s’exclame-t-elle.

"Un flicage terrible"

"Certains disent que je suis moyenâgeuse et que je me chauffe à la bougie, ce n’est pas vrai du tout ! Je ne suis pas contre le progrès, il faut simplement savoir où on met les pieds… Une fois que les gens ont vraiment conscience du danger, ils changent d’avis. Et il n’y a pas que les ondes, il y a tout un tas d’inconvénients, avec les données personnelles par exemple ce sera un flicage terrible", conclut-elle.

Réécoutez en podcast l’interview de Laurence Tramaux dans le Grand Matin Sud Radio

 

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