Malika Sorel-Sutter, essayiste et ancienne membre du Collège du Haut conseil à l’intégration et de sa mission laïcité, partage les contradictions qu'elle relève dans les propositions du groupe Les Républicains au sujet du projet de loi Immigration. On y retrouve deux points phares : la tenue d’un référendum pour faire passer le droit français avant le droit européen, et le rétablissement du délit du séjour clandestin.
Plan immigration : "Pour accueillir ces personnes, il nous faut continuer à bétonner la France"
Malika Sorel-Sutter aborde les différences entre le projet du gouvernement et celui du parti LR. "Le gouvernement souhaite régulariser les clandestins, les LR disent : on n’en veut pas".
"Le gouvernement souhaite établir le fait que des personnes puissent venir en France sur des motifs professionnels, par exemple lorsque c’est en tension, pour le travail, et donc je vois déjà une contradiction entre les deux puisque LR souhaite renouer avec l’immigration choisie. Il y a d’un côté le fait de refaire en sorte que le séjour irrégulier soit un délit".
"Pour le reste, je n’ai pas très bien compris parce que je ne vois pas en quoi l’article 11 de la Constitution empêche de faire un référendum. Dans cet article, il est prévu que l’on puisse discuter des questions d’organisation du pouvoir public, des réformes économiques, sociales ou environnementales. Eux parlent de quota donc je pense que nous sommes en plein dans des réformes économiques. Même d’un point de vue écologique. Vous vous imaginez ce que ça représente en termes de construction de logements ? Eux disent il y a 500.000 entrées par an. Ce chiffre est considérable. Pour accueillir ces personnes, il nous faut continuer à bétonner la France. C’est exactement ce qui est en train de se produire puisqu’il faut construire des logements pour accueillir tout le monde. C’est un défi environnemental".
🔴🗣️Plan #immigration des Républicains : "c'est assez flou", selon l'essayiste Malika Sorel-Sutter @lesRepublicains #LR
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"Pour un certain nombre de décisions, nous ne suivrons plus la CEDH"
"Aujourd’hui, de mémoire, il y a seulement une demande d’asile sur 3 qui est fondée", explique Malika Sorel-Sutter. "Les LR entendent lutter contre cette immigration de masse. Il y en a de plusieurs ordres. On a l’immigration de masse liée aux demandes d’asile. On a l’immigration de masse liée aux étudiants étrangers, et au regroupement familial. Si ce sont véritablement des vraies demandes d’asile c’est-à-dire que la personne est en danger, elle doit pouvoir fuir son pays".
"Il faut que les Français sachent une chose : dans les demandes d’asile, nous avons l’Afghanistan et le Bangladesh, la Turquie et la Géorgie, dans l’ordre. L’Afghanistan, à part les femmes qui fuient qui voudraient vivre à l’occidental et que nous devons accueillir, pour le reste, si ce sont des familles, pourquoi ne vont-elles pas au Qatar ? Le Qatar est un pays sûr. Il y a quelque chose qui n’est pas logique. Sur la question de la Turquie et de la Géorgie, ce sont des pays qui font partie de la CEDH (Convention Européenne des droits de l'Homme). Il faut dire que nous sommes dans une situation d'urgence et que pour un certain nombre de décisions, nous ne suivrons plus la CEDH qui n'est pas très fondée puisqu'elle a dans ses rangs des pays qui ne respectent même pas les droits de l'homme".
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