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Rentrée des classes : "On ne devient pas enseignant en deux jours"

C’est la rentrée des enseignants. Les professeurs s’insurgent contre les recrutements express et sous-qualifiés de l’Éducation nationale.

C’est la rentrée des enseignants. Les professeurs s’insurgent contre les recrutements express et sous-qualifiés de l’Éducation nationale pour mettre un "professeur devant chaque classe" selon le souhait du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye.

Rentrée des classes : "Une rustine sur une situation dégradée"

Paradoxe : on manque d’enseignants, mais on n’arrive pas à en recruter. Résultats : des recrutements express, des professeurs peu qualifiés pour certains. Mais pour avoir un professeur dans chaque classe, comme promis par Pap Ndiaye, il a fallu embaucher des contractuels. "C’est une solution d’urgence, une rustine que l’on met sur une situation dégradée depuis des années, juge Pierre Priouret, secrétaire national du SNES-FSU de l’académie de Toulouse, professeur de mathématiques en lycée. Les collègues recrutés l’ont été d’une façon un peu rapide, probablement avec une formation des plus légères : deux jours !"

"Aujourd’hui, on ne devient pas enseignant en deux jours, c’est un métier. Et je doute que nos collègues soient à l’aise avec les élèves. Je crains très franchement des démissions". Pour autant, cela permet d’avoir un adulte dans la classe plutôt qu’une salle vide ? "Peut-être pour les jours de la rentrée. Mais la question est : qu’est-ce que les élèves vont apprendre pendant l’année scolaire ? On règle peut-être le problème de la rentrée, mais cela ne règlera pas la question des remplacements quand les premiers malades vont arriver, ce qui est inévitable cet hiver".

 

Des enseignants qui vont faire ce qu'ils peuvent

"C’est une stratégie de court terme, d’affichage, afin de masquer l’effet des 7.200 suppressions de poste qui ont envoyé un message négatif aux étudiants qui auraient pu choisir nos métiers, estime Pierre Priouret, secrétaire national du SNES-FSU de l’académie de Toulouse. L’image de l’Éducation nationale est un métier mal payé, difficile et l’on est pas sûr d’avoir un poste. Forcément on choisit un autre métier quand on fait ses études". Quid des salaires, inférieurs à 2.000 euros ? "Aujourd’hui, un enseignant est recruté à 1,14 Smic, reconstruire de l’attractivité pour nos métiers passe évidemment par les salaires. Il y a un effort significatif à faire pour réduire les effectifs par classe et apaiser les classes".

Double problème : le métier n’attire plus et certains n’ont pas le niveau pour le concours. "Il est vrai que les contractuels recrutés aujourd’hui ont une exigence de diplôme moindre que celle des titulaires. L’un est recruté à Bac+5, l’autre à Bac+3. Pour un enseignant, il faut pratiquement cinq à six ans après sa titularisation pour qu’il soit pleinement expérimenté et opérationnel. On va avoir des gens qui vont faire ce qu’ils peuvent".

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