Les chiffres sont tombés il y a quelques jours : une baisse de 22% des noyades. Des chiffres encourageants ?
Ne jamais quitter ses enfants des yeux
"À première vue, cela pourrait sembler très encourageant, commente le capitaine Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Mais les chiffres annoncés sont sans doute ceux des entrées au niveau des urgences, partagés par Santé Publique France. Celles des noyades remontées du terrain ne rentrent pas dans les chiffres des hôpitaux et des urgences." En réalité, "on a constaté 109 décès en juillet 2020, contre 96 en juillet 2019. Cela veut dire que les accidents de noyade continuent et sont extrêmement dramatiques, dès le plus jeune âge."
"C’est la première cause de mortalité par accident de la vie domestique chez les moins de 25 ans, avant la suffocation, souligne le Capitaine Brocardi. Principalement les plus jeunes : les moins de six ans sont extrêmement touchés, ce qui signifie que cela se passe majoritairement dans la sphère privée. On demande aux gens d’être vigilants. Fin juillet, dans le Vaucluse, dans 50 cm d’eau, une petite fille de deux ans et demi a perdu la vie. Le moindre relâchement visuel, de la vigilance, sur son enfant peut tourner au drame." Il faut dire que le smartphone détourne vite la vigilance des parents… "On a toujours tendance à croire que, parce qu’une piscine ou un plan d’eau sont surveillés, on peut relâcher sa vigilance. Ce n’est pas comme cela que ça doit se passer. On doit toujours avoir les yeux rivés sur ses enfants."
Un public différent et indiscipliné
Un jeune homme de 18 ans est mort noyé le 1er août sur la base de loisirs de Monclar-de-Quercy dans le Tarn-et-Garonne. "En vérité, il est mort d’une hydrocution, précise Jean-Paul Albert, maire. C’est une petite surface très surveillée. Depuis que je suis maire, de véritables noyades, je ne pense pas que nous en ayons eues. Ce décès dans l’eau est dû à une hydrocution. Le résultat est le même, et la cause aussi. Mais il ne s’agit pas d’un relâchement de la surveillance."
"Chez nous, il y a un changement total de public qui nous fréquente. Ce ne sont pas du tout les mêmes comportements que précédemment, précise le maire de Monclar-de-Quercy. Sur une toute petite surface, nous avons 9 maîtres-nageurs qui tournent en permanence, cinq ou six en même temps. La surveillance est maximale, je ne vois pas ce que l’on peut faire de plus. Les gens ont besoin de sortir, mais il y a des difficultés de cohabitation et de comportements entre les personnes, et cela peut rendre la surveillance plus aléatoire. On voit un public différent, et des comportements différents. Il y a davantage d’indiscipline, c’est évident."
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