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Nathalie Élimas : "il y a environ 6% de décrocheurs sur le territoire national"

Nathalie Élimas, secrétaire d'État chargée de l'Éducation prioritaire, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 11 septembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Nathalie Élimas interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 11 septembre 2020 à 7h40.

En cette rentrée 2020 très particulière, une des priorités de Nathalie Élimas, secrétaire d'État chargée de l'Éducation prioritaire, est bien évidemment de faire en sorte que tout se passe bien et de minimiser le décrochage scolaire, en particulier dans les quartiers d'éducation prioritaires, plus touchés par le phénomène que le reste du territoire.

 

Nathalie Élimas : "le plan de continuité pédagogique est aujourd'hui simple, clair et parfaitement maîtrisé par les professeurs"

Dans les écoles, la rentrée 2020 semble complexe, notamment car les classes ferment les unes après les autres. Mais Nathalie Élimas juge toutefois que "la rentrée s’est bien passée" malgré les inquiétudes de parents et professeurs. En Seine-Saint-Denis, on estime pourtant à près de 4.000 le nombre d’élèves qui n’ont pas retrouvé les salles de classe : "ce n’est pas pire que les autres années, où certaines familles rentraient plus tard de vacances". Elle souligne que "ce n’est pas pire non plus dans les zones d’éducation prioritaires".

Le protocole sanitaire, explique la secrétaire d’État, fonctionne sur la base de trois hypothèses : "l’hypothèse de référence qui est celle que nous vivons aujourd’hui, le virus circule mais les enfants sont en classe normalement ; une deuxième hypothèse "où le virus circule un peu plus vite", une situation "de sortie de confinement" qui prévoit "des demi-groupes en classe" ; enfin, la troisième situation, qui prévoit une circulation du virus "très rapide", "on est dans le cas d’isolement ponctuel sur 14 jours ou 7 jours". C'est le couple préfet-ARS qui décide au cas par cas, précise-t-elle, "l'Éducation nationale intervient ensuite, et on met en place le plan de continuité pédagogique, tel qu'il a été un peu éprouvé dans la difficulté pendant le confinement, mais qui est aujourd'hui simple, clair et parfaitement maîtrisé par les professeurs", assure-t-elle.

Certains professeurs jugent les mesures insuffisantes, notamment sur l'aménagement des horaires ou l’aération des classes. "Les choses sont assez simples, il faut faire preuve de bon sens". Elle estime, par exemple, que s’il fait trop chaud dans les classes "on peut tout à fait aller faire cours dehors".

 

"Les vacances apprenantes, qui ont été un franc succès"

Le gouvernement avait annoncé des cours de soutien pour les élèves et pour faire face à l’absence de cours du printemps 2020, mais il semblerait que le recrutement de professeurs n’ait pas eu lieu. Nathalie Élimas rappelle que durant le confinement il y a eu un dispositif de suivi pédagogique et que "pendant toutes les vacances scolaires, il y a eu les vacances apprenantes, qui ont été un franc succès. Il y a eu aussi les stages de réussite juste avant la rentrée scolaire, pour aider ces jeunes qui étaient dans la difficulté, qui n'avaient pas pu suivre les cours correctement". 

"On prend le relais, à la rentrée, avec des évaluations diagnostiques qui vont permettre de savoir concrètement où en sont les enfants, où en sont les élèves ; et on prendra le relais avec le dispositif Devoirs Faits, qui était déjà existant."

 

"L’expérimentation '100% numérique' a vocation à être généralisée"

L’un des problèmes qu’ont rencontré certains élèves durant cette crise est l’absence de matériel numérique, surtout dans les familles défavorisées. Une véritable fracture numérique que le gouvernement compte combler. "L’État tient à disposition des élèves du matériel informatique dans le cas de reconfinement partiel", souligne Nathalie Élimas. 

"De plus, dans l’Aisne et le Val d’Oise, l’expérimentation '100% numérique' est en cours : on met à disposition 15.000 tablettes et ordinateurs pour les jeunes qui en ont le plus besoin, on équipe les professeurs primo-arrivants de matériel informatique, on dispose de la formation pour les enseignants et pour les familles, et enfin on va équiper les classes de vidéo projecteurs ou de tableaux numériques, ce n'est pas le cas partout". Dans le cas où l’expérimentation serait un succès, "ça a vocation à être généralisé".

 

"Il y a environ 6% de décrocheurs sur le territoire national"

Quant au décrochage scolaire, Nathalie Élimas donne une estimation assez précise : "il y a environ 6% de décrocheurs sur le territoire national". Certains estiment que les quartiers d’éducation prioritaire sont plus touchés que les autres zones d’éducation en France, mais Nathalie Élimas ne veut pas "les stigmatiser", tout en concédant qu’il y a "probablement plus de décrocheurs dans ces quartiers-là". "Il faut avoir beaucoup d’ambition pour ces jeunes, affirme-t-elle, et c'est précisément l'objet de ma mission".

"La mission est d’éviter que ça décroche encore trop, la mission est de déployer le maximum de dispositifs pour lutter contre les égalités de destin et faire en sorte que nous tenions notre promesse républicaine, qui est de garantir la réussite pour tous nos élèves, précise la secrétaire d'État, avec des moyens mis sur la table pour aider tous ces jeunes à réussir".

 

"Apprendre à se respecter soi-même, à respecter les autres, ça fait partie des fondamentaux, comme le triptyque lire, écrire, compter"

Certains spécialistes jugent que l’islamisme entre très rapidement dans les écoles. Pour Nathalie Élimas, "apprendre à se respecter soi-même, à respecter les autres, ça fait partie des fondamentaux, comme le triptyque lire, écrire, compter. On les forme à devenir des citoyens. Tout se joue dès le plus jeune âge, ce sont des questions qui sont au cœur des apprentissages aujourd'hui, insiste-t-elle. Dans les quartiers d'éducation prioritaires mais pas que, parce que ça concerne tous nos enfants", souligne-t-elle.

La lutte contre la violence passe aussi par l'école. Une jeune fille de Reims s’est fait agresser par des jeunes dans la rue, un fait qui a "horrifié" la secrétaire d’État en tant que mère de famille, mais également en tant que femme. "Ces phénomènes de violences existent, concède-t-elle. Il y a un plan violence qui a été déployé à l’école". "Il faut responsabiliser les familles", juge la secrétaire d’État qui ne se prononce toutefois pas sur la possible suppression des aides sociales.

 

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