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Narcotrafic: 30 ans de réclusion pour "un Everest de folie meurtrière" à Marseille en 2016

Neuf ans après "l'Everest de folie meurtrière" qu'avait connu la cité marseillaise de Bassens, en avril 2016, avec la mort de trois hommes, abattus alors qu'ils regardaient un match dans l'épicerie du quartier, la justice a rendu son verdict lundi, avec 30 ans de réclusion pour les trois auteurs.

LOIC VENANCE - AFP/Archives

Neuf ans après "l'Everest de folie meurtrière" qu'avait connu la cité marseillaise de Bassens, en avril 2016, avec la mort de trois hommes, abattus alors qu'ils regardaient un match dans l'épicerie du quartier, la justice a rendu son verdict lundi, avec 30 ans de réclusion pour les trois auteurs.

Pour ces trois membres présumés du narcobanditisme marseillais dont un, en fuite, ne s'est jamais présenté au procès, entamé le 12 mai devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, cette peine a été assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

L'avocat général, Pierre Cortes, avait lui requis la perpétuité pour les trois hommes, tous jugés en état de récidive légale. Les avocats des trois accusés avaient, eux, plaidé l'acquittement.

Le 2 avril 2016, un commando avait fait irruption dans la petite épicerie-alimentation de la cité Bassens, dans les quartiers populaires du nord de la cité phocéenne, où une quinzaine de personnes regardaient un match de foot à la télévision.

Visiblement recherchés par les agresseurs, deux hommes âgés de 30 ans avaient été criblés de balles, tandis qu'un troisième, un chauffeur routier de 21 ans, était mortellement atteint par une balle perdue.

Ce dernier était rapidement apparu comme une victime collatérale, dans une fusillade qui avait aussi fait trois blessés.

Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, avait alors dénoncé "un Everest de folie meurtrière, (...) une folie meurtrière inadmissible qui interpelle sur l'état d'inhumanité de ses auteurs".

Pour l'accusation, ce triple assassinat s'inscrivait dans le cycle de violences opposant alors deux clans adverses, les "blacks" et les "gitans", sur fond de guerre de territoires pour le contrôle des points de vente de stupéfiants.

La tuerie de l'épicerie apparaissait également aux yeux des enquêteurs comme une riposte à un triple assassinat perpétré en décembre 2011, ayant coûté la vie à des proches des accusés et pour lequel les patrons du "plan stups" de Bassens avaient été condamnés.

- "Donneur de +go+" -

Durant l'audience, Lenny Albarello, 28 ans, alias "Bobotte", et Mehdi Lekhetari, 39 ans, se sont opposés d'arrache-pied à un dossier basé sur des éléments de téléphonie occulte, des reconnaissances de témoins et des renseignements parvenus anonymement aux policiers.

Driss Allouche, l'accusé absent lors des débats et contre lequel la cour a décerné un mandat d'arrêt, avait lui contesté être l'agresseur accidentellement blessé par le tir d'un de ses deux complices, qui avait abandonné sur place un fusil à pompe. Durant l'enquête, il avait nié avoir fait partie de ce commando, affirmant avoir été blessé alors qu'il venait acheter du cannabis à Bassens.

Un individu désigné par des renseignements anonymes comme le "donneur de +go+", celui qui aurait confirmé au commando la présence des futures victimes ce soir-là à la cité Bassens, avait été assassiné deux mois plus tard, après avoir échappé à une première tentative d'assassinat peu de temps après la fusillade de l'alimentation.

Initialement programmé en février 2024, ce procès avait dû être reporté en raison de la violente agression subie par Lenny Albarello lors d'une promenade à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes.

Par Luc LEROUX / Aix-en-Provence (AFP) / © 2025 AFP

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