Reportage de Lionel Maillet à la Timon à Marseille
Le Premier ministre est aujourd'hui très attendu sur la question de l'hôpital public. Il a d'ailleurs annoncé une hausse du budget alloué à ce secteur d'1,5 milliard d'euros. Mais il y a 30 milliards d’euros à absorber pour soulager les 800 hôpitaux publics français. Des établissements qui, sous le poids de ce fardeau, n’arrivent plus à investir.
La dette de l’APHM - l’assistance publique des hôpitaux de Marseille - est abyssale : 1,1 milliard d’euros. Effacer tout ou partie de la dette est une bonne chose mais ce qu’il faut, c’est "investir pour embaucher plus de personnel" insiste Yves Castino de la CGT Santé à la Timone.
Dans le service de chirurgie cardiaque qui se situe dans le nouveau bâtiment de la Timone, datant d'à peine 6 ans, l'état et d'ores et déjà déplorable.
"Des morceaux de murs cassés, les portes qui ne se ferment plus, des salles de bains déjà détériorées dans chqaue chambre de malade, très très peu de maintenance..." raconte une infirmière de la Timone.
Et c’est encore pire dans les locaux historiques qui datent des années 70.
"Le plus vieux bâtiment est dans un état lamentable : cancrelats, peintures pourries et punaises de lit" rapporte cette même infirmière.
En plus du mal-être des employés, les patients paient aussi les pots cassés
Avec cette dette abyssale d'1,1 milliards d’euros pour les hôpitaux publics, le manque de moyens se répercute directement sur les patients explique cet infirmier.
"À tous les étages, il y a un manque d'effectif. Donc les patients voient leurs examens reportés" selon un infirmier de la Timone.
"Effacer la dette des hôpitaux serait une bonne chose" mais ca ne peut pas être la seule mesure pour Yves Castino le délégué de la CGT Santé à la Timone.
Une autre dette empoisonne les hôpitaux marseillais. L’APHM doit 800 000 heures de travail non payés et de congés non pris à ses 12 000 agents.