22%. C’est le pourcentage de Français qui assurent avoir été victimes de maltraitance durant leur jeunesse. Chaque jour, deux enfants meurent en France sous les coups d’un adulte. Alors que ce jeudi 1er mars est la journée nationale de lutte contre les violences faites aux enfants, ces derniers ont bien du mal à libérer leur parole. Une difficulté que l’association Parole d’enfant tente de surmonter à Marseille. Pour Sonia Arbib, membre de cette association, la prévention dans les écoles primaires est indispensable, même si les résultats ne sont pas toujours là.
"Il y a des enfants qui nous disent qu’ils ne sont pas maltraités et que si leur père les frappe avec une chaîne de vélo, c’est parce qu’il faut qu’ils apprennent à lire et à écrire. Un autre va nous dire que si on l’enferme dans le placard, c’est parce qu’il doit apprendre à respecter les règles. Ce sont des cas de maltraitance, même s’ils sont banalisés selon eux", souligne-t-elle. Pour Marie-Claude Estevenon, vice-présidente de Parole d’enfant, il y a toutefois des signes qui ne trompent pas. "Par exemple, un enfant qui change tout d’un coup d’allure ou de comportement. Quand il commence à s’agiter, à agresser, à ne plus participer aux jeux dans la cour, à se mettre en retrait...", précise-t-elle.
La prise de conscience est pourtant loin d’être effective. "Souvent, on fait taire les enfants parce qu’il faut dire que dans les familles, quand ils parlent c’est un cataclysme, surtout lorsqu’il s’agit d’abus sexuels. Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, ceux qui disent "Tais-toi, tu racontes n’importe quoi"", déplore-t-elle.
Un reportage de Lionel Maillet