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Lits de réanimation saturés : "On sacrifie des malades pour d’autres"

Un an après le début de la crise sanitaire, quel est l’état d’esprit des infirmiers des hôpitaux ? Marie-Pierre, infirmière et membre du collectif Inter-Urgences, était l’invitée de Patrick Roger le 25 mars, dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

"80% de déprogrammations"

Marie-Pierre, infirmière et membre du collectif Inter-Urgences, travaille en hôpital en région parisienne. Quelle est la situation ? "Elle est désastreuse. Les réanimations sont pleines, on est sur des chiffres identiques à ceux de l’année dernière. Sur l’APHP, nous avons 80% de déprogrammation pour pouvoir ouvrir des lits de réanimation."

"La situation est fatigante et rageante, quand on sait que cela fait deux ans que l’on dit qu’il nous faut plus de moyens et plus de lits, explique cette infirmière. On n’a toujours pas assez de moyens, toujours rien pour les infirmiers, les aide-soignants à l’hôpital."

"Arrêter cette politique de fermer lits et hôpitaux"

N’y a-t-il pas eu de nouveaux moyens déployés ? "Les lits déployés sont là uniquement parce que l’on déprogramme des soins. C’est comme cela qu’on arrive à ouvrir des lits. On sacrifie des malades pour d’autres, concrètement c’est ce qui se passe. Ensuite, des lits c’est bien, mais s’il n’y a personne pour les ouvrir… Et si l’on continue à en fermer à côté, c’est compliqué. Que l’on arrête cette politique de fermer des lits et des hôpitaux et que l’on écoute les revendications de la base."

Constate-t-on des cas de contamination à l’hôpital ? "Que la vaccination soit obligatoire ou pas, chaque personne est libre de choisir, précise cette membre du collectif Inter-Urgences. Les chiffres montrent que les patients se contaminent plus entre eux qu’entre infirmiers et patients. Il faut arrêter cette culpabilisation, et se mettre à la place des patients : rester 24 h sur 24 avec un masque, dormir avec, c’est très compliqué. On est dans un état qui n’arrive pas à gérer la crise. Une fois, c’est la population qui est coupable ; une autre, ce sont les soignants. Il va falloir arrêter. Au lieu de trouver des coupables ailleurs, il va falloir assumer les erreurs qu’ils ont faites."

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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