J-5 avant la grande mobilisation du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants, alors que le gouvernement prépare sa riposte et devrait annoncer les mesures promises par Emmanuel Macron pour faire passer la pilule.
Toute la semaine, Sud Radio va à la rencontre de ces professions qui subissent de plein fouet la hausse des carburants. Ce lundi, Mathilde Choin est allée à la rencontre des marins-pêcheurs de Charente-Maritime, pour qui le litre de gazole est passé de 35 à 62 centimes.
Au milieu des cabanes de pêcheurs de toutes les couleurs, c’est à reculons que Fabien s’approche des pompes à essence : "Je ne vais pas faire le plein, parce que sinon, ça va être énorme."
Au bout d’une dizaine de minutes de remplissage, les craintes sont bien confirmées. "600 litres, 372 euros. Ça fait mal. Ça va faire 35 ans que je fais ce métier, je n’ai jamais vu le gazole aussi cher."
De toute façon, on a besoin du gazole pour travailler...
Depuis le début de ces hausses, le pêcheur se retrouve avec 400 euros de plus à payer tous les mois, sans compter une pêche pas toujours très bonne ces derniers temps.
Et c’est tout l’équipage qui est pénalisé. "Je ne suis pas dans le moins, mais c’est limite quand même. De toute façon, on a besoin du gazole pour travailler."
Contrairement à leurs confrères de Lorient et de Vendée, les marins du département n’ont encore rien de prévu pour le 17 novembre. Ce que veut surtout faire Philippe Michaud, le président du comité des pêches de Charente-Maritime, c’est interpeller le gouvernement pour développer des navires hybrides.
"Pour la profession et le gouvernement, c’est le moment de dire ‘Travaillons très, très sérieusement sur d’autres énergies. On sait très bien que le gazole n’ira pas en baissant."
Une transition impossible sans aide. Un bateau électrique ou à l’hydrogène coûte aujourd’hui environ 3 millions d’euros, soit quasiment le double d’un bateau classique.
Un reportage de Mathilde Choin pour Sud Radio.