Un reportage signé Grâce Leplat devant le commissariat du 15ème arrondissement de Paris.
Samedi, la vidéo d’un manifestant, frappé au sol par un policier a fait vivement réagir les réseaux sociaux. Les dommages physiques causés induisent quatre jours d'ITT au jeune homme, de son nom Clément. En l'occurrence, la police des polices a été saisie pour enquêter sur des violences volontaires venant des forces de l'ordre. Christophe Castaner assure que s’il y a eu une faute, elle sera sanctionnée. Dans un climat de défiance envers les policiers, Grace Leplat s’est rendue devant un commissariat où les Français maintiennent leur confiance envers la police…
Hakim s’est fait voler son portefeuille, il est venu porter plainte. C’est la première fois en 5 ans qu’il se rend au commissariat. Et tout s’est très bien passé, contrairement aux images qu'il observe chaque week-end lors des manifestations.
"Je fais la différence entre la police qui gère les manifestations et celle de tous les jours. Si j'allais à une manifestation, j'aurais sûrement moins confiance..." compare Hakim, venu porter plainte pour vol.
Cette différence, Galia la fait aussi. Elle, est là pour une plainte relative aux nuisances sonores et avoue être choquée par les vidéos qu’elle voit sur les réseaux sociaux. Malgré tout, elle aussi garde confiance en la police.
"Il y a peut-être un problème de formation, de préparation et c'est dommage car la police est avant tout là pour notre sécurité. Je ne les défends pas mais je ne veux pas qu'on généralise." tente de nuancer Galia.
Une défiance envers la police exacerbée par la surmédiatisation des manifestations ?
Selon Jacques de Maillard, spécialiste des relations police-population, le lien est loin d’être brisé mais pour l’assurer, il faut un travail de fond.
"On a l'impression que la relation entre peuple et police se dégrade. Or, ce n'est pas si évident que cela, le prisme des réseaux sociaux et des médias ayant tendance à accentuer. Les violences dont on parle aujourd'hui, est-ce qu'on en aurait parlé il y a 6 mois ? Il y a un effet de spectacularisation des violences du fait qu'elles sont aujourd'hui plus facilement captées par les caméras." explique avec pédagogie, J. de Maillard, spécialiste des relations police-population
Actuellement, 71 % des Français assurent avoir tout à fait confiance en leurs policiers, malgré le climat délétère. Affaire à suivre au vu des prises de parole auto- critiques du ministre de l'Intérieur et du président de la République vis-à-vis des violences policières ces dernières semaines.