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Le regard libre d'Élisabeth Lévy : "Le général Gudin ? Macron ne veut pas avoir l’air de faire une bonne manière à Poutine, ni être vu avec un ancien proche de Le Pen"

Dans son regard libre du jour, Élisabeth Lévy a voulu évoquer... le Général Gudin 

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Dans son regard libre du jour, Élisabeth Lévy a voulu évoquer... le Général Gudin 

Charles Etienne Gudin, est mort le 19 juillet 1812 (45 ans) à la bataille de Valoutina Gora (campagne de Russie). Il était l’un des plus fidèles de Napoléon : "recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité", écrivait l’Empereur le 23 aout 1812. Sa dépouille a été perdue et retrouvée deux siècles plus tard (en 2019) près de Smolensk par un drôle d’oiseau. L'ancien légionnaire, ex-attaché parlementaire de Le Pen, Pierre Malinowski est un mélange d’Antigone et d’Indiana Jones. Sa passion : retrouver les ossements perdus des soldats morts. Il a séduit Poutine en exhumant les restes de soldats du tsar morts en 14-18.  

Il semblait avoir convaincu l’entourage de Macron. Le retour de Gudin et son inhumation aux Invalides était prévue en mai 2020 lors d’une visite de Poutine. Cela été annulée pour cause de Covid puis par un volte-face de l’Elysée

Pour quelle raison ? 

Après un refroidissement des relations franco-russes sur fond d’affaire Navalny. Macron ne veut pas avoir l’air de faire une bonne manière à Poutine, ni être vu avec un ancien proche de Le Pen. 

Ils auraient bien laissé Gudin en Russie et de la multiplication des obstacles administratifs mais Malinowski n’a pas lâché. La dépouille du général sera de retour le 13 juillet au Bourget dans un cadre privé et familial. 

Il sera accompagné et accueilli par des hommes en uniforme d’époque. Il n'y aura aucune cérémonie officielle : ni Invalides, ni arc de Triomphe où son nom est inscrit. Il recevra néanmoins les honneurs militaires car grand-croix de la Légion d’honneur.

Le maire LR de Montargis, sa ville natale, à qui personne n’avait rien demandé a fait savoir qu’il n’en voulait pas. Il sera inhumé en octobre près de son épouse et de ses enfants à Saint-Maurice-sur-Aveyron.

C’est donc grâce à un oligarque russe que la dépouille d’un soldat français va regagner sa terre natale. Il sera plus fêté en Russie qu’en France et boudé par le Président qui, il y a deux mois, rappelait ce que nous devons à l’Empereur. 

La tradition, disait Chesterton, cité par Edouard Husson, c’est la démocratie des morts. En refusant d’honorer un soldat mort pour la France, Emmanuel Macron ne s’en prend pas seulement au passé, il insulte notre avenir.

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