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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - Colbert : foutue mode de l'historiquement correct

Dans la lignée des vandalisations des statues de Churchill ou encore Christophe Collomb, voilà que les militants antiracistes s'en prennent à la statue de Colbert, illustre ministre de Louis XIV et rédacteur du Code Noir qui encadrait l'esclavage. Leurs motivations officielles sont bancales, entre anachronisme, simplisme et obscurantisme. Et derrière le discours, il y a ceci de plus inquiétant : la négation de l'Histoire française et l'indignation à géométrie variable.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

 

La guerre des statues continue. Et Colbert est toujours dans le collimateur.

On dénonce souvent la lenteur de la justice, appelée à se prononcer sur des faits qui remontent à 10 ou 20 ans. Le procès de Jean-Baptiste Colbert arrive avec la bagatelle de 350 ans de retard. La sentence est prononcée d’avance : le premier Ministre de Louis XIV doit être effacé de notre mémoire ou plutôt n’y demeurer comme preuve de nos crimes. Mardi, sa statue devant l’Assemblée nationale a été taguée de cette formule mal sentie : « négrophobie d’État ». L’attaque contre ce « salopard qui était pour le viol et le meurtre des Noirs » était un lynchage symbolique. 

À Thionville, ce ne sont pourtant pas des militants qui ont débaptisé le Lycée Colbert...

Lycée devenu “Lycée Rosa Parks”. Une figure très estimable certes, mais qui montre la répugnance de certains milieux enseignants à transmettre aux élèves de France un peu de la culture française. De même que Jean-Marc Ayrault et une députée LREM dissidente veulent débaptiser la salle Colbert de l’Assemblée nationale. Nous entrons dans l’âge de l’historiquement correct. Mais derrière les bons sentiments, il y a des projets proprement révolutionnaires : il faut faire du passé table rase et créer un homme nouveau qui mette fin au règne du mâle blanc. Heureusement, ils n’évoquent ni Lénine ni Marx.

Peut-on comprendre ceux qui s’indignent qu’on honore l’auteur du Code noir ?

Comme le disait Nietzsche, “nul ne ment autant qu’un homme indigné”. Et les Colbertophobes commettent un triple crime contre l’esprit :

  • L’anachronisme : « Colbert était l’ennemi de la liberté, de l’égalité, de la fraternité » dit le président du Cran, appliquant à un homme du XVIIème siècle, des concepts politiques du XIXème. Le monde de Colbert est alors esclavagiste. Pour rappel, la révolution des droits de l’Homme n’avait pas encore eu lieu du temps du Roi-Soleil.
  • Le simplisme : du moins, le refus de la complexité. Tout est évalué à l’aune d’un seul critère : l’antiracisme. Périclès avait des esclaves et il a inventé la démocratie. Colbert a fait le Code noir et il est l’un des créateurs de l’État de droit en France. Être Français, c’est en accepter l’héritage. La mémoire n’est pas un supermarché dont on peut évacuer les articles passés de mode.
  • L’obscurantisme : pire encore, l’ignorance revendiquée. Et voilà qu’ils se repassent des éléments de langage. Ils ne veulent pas savoir qui étaient Colbert, Liautey ou Gambetta. En somme, ils prétendent juger l’Histoire mais refusent de la connaître. Les obsessionnels du passé sont les champions de l’amnésie.
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