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Le mea culpa des épidémiologistes - "Le niveau de circulation des variants anglais était peut-être surestimé"

Par Augustin Moriaux

"Les Français ont su déjouer les pronostics", selon le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil de défense sanitaire ce mercredi. Alors même que quelques semaines auparavant, nombre de médecins et d'experts nous prédisaient le pire. Dans les faits, la situation sanitaire se montre au contraire plutôt sable voire même en légère baisse avec notamment 10% de contaminations en moins par rapport à la semaine dernière.

Si la plupart des chiffres sont stables, la proportion des variants, mal évaluée en premier lieu, pourrait avoir un impact ultérieur. (Photo de Sébastien Bozon / AFP)

Un reportage de Cyprien Pézeril pour Sud Radio.

 

Alors, les épidémiologistes se sont-ils trompés ? Certains reconnaissent un discours peut-être trop alarmiste, à l'image de Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie à l'EHESP, qui demandait un reconfinement. Il n'est pas le seul spécialiste à s'être trompé dans ses projections. Et il y a un motif d'explication à ces modèles excessivement pessimistes : à savoir, une probable surestimation de la présence des variants en France ces dernières semaines.

L'épidémiologiste Pascal Crépey expose une faille des modèles : "les enquêtes flash sont faites sur les tests PCR, pas sur les tests antigéniques. Or, les tests PCR ne sont faits que sur les personnes symptomatiques. Et si ces variants anglais provoquent plus de cas symptomatiques en raison d'une charge virale plus importante, d'où le fait qu'ils se propagent aussi plus rapidement,  ces variants sont surreprésentés dans les enquêtes flash et donc leur niveau de circulation est peut-être surestimé."

 

Comme l'indique ce graphique accessible sur data.gouv.fr, le taux d'incidence - souvent brandi comme l'indicateur le plus pertinent pour anticiper -, est en baisse depuis deux semaines.

 

Méfiance, des épidémiologistes recommandent de ne pas "lâcher la bride" pour autant

Si le pire n'est pas arrivé, il est peut être à venir. En cause selon Pascal Crépey, une probable surestimation il y a quelques semaines de la présence des variants.

"Si ce niveau de circulation était surestimé il y a quelques semaines, on aura forcément un décalage de quelques semaines dans le progression, ce qui pourrait expliquer l'erreur d'avoir prédit cette remontée des cas plus tôt".

Mais les variants sont-ils à ce point plus dangereux que la souche originelle ? L'organisme serait capable de s'en protéger au même point que face à la souche originelle, soutient le professeur Yves Buisson.

"Ce n'est pas parce qu'il est plus transmissible qu'il va obligatoirement entraîner une épidémie plus importante. Si la majorité de la population met en oeuvre les mesures barrières, il n'y a pas plus de transmission".

S'il y a encore des interrogations sur les variants, la majeure partie des spécialistes signent et persistent : il serait prématuré d'alléger les restrictions.

 

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