single.php

Le maire écologiste devant les Lyonnais pour défendre son bilan

Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, inaugure lundi soir des débats publics qu'il présente comme un "exercice de transparence" sur son bilan, quand l'opposition dénonce une "campagne électorale déguisée", financée par l'"argent public" à dix mois des municipales.

Ludovic MARIN - AFP/Archives

Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, inaugure lundi soir des débats publics qu'il présente comme un "exercice de transparence" sur son bilan, quand l'opposition dénonce une "campagne électorale déguisée", financée par l'"argent public" à dix mois des municipales.

L'édile de 51 ans, inconnu en politique avant de ravir la troisième ville de France en 2020 à la tête d'une coalition EELV-LFI-PS-PCF, veut "rendre des comptes" aux Lyonnais avec neuf "rencontres", une par arrondissement. Tout sauf une "campagne électorale", s'époumone son entourage, qui invoque "redevabilité" et "participation citoyenne".

Mais M. Doucet, qui a dévoilé dès 2022 son intention de briguer un second mandat, doit s'attendre à de rudes apostrophes, notamment de commerçants, riverains et automobilistes en colère. Au diapason de l'opposition macroniste et des droites, ils pestent chaque jour contre l'"insécurité", les nombreux chantiers et leurs embouteillages, les zones à 30 km/h, à faible émission ou à trafic limité, la piétonnisation d'une partie du centre-ville... et les incivilités de certains cyclistes et trottinettistes.

La même petite musique qu'entendue depuis dix ans dans le Paris d'Anne Hidalgo alliée aux Verts et, depuis 2020, dans les autres grandes villes remportées par les écologistes: Bordeaux, Strasbourg et Grenoble, entre autres.

Grégory Doucet rétorque en mettant en avant des réalisations profitables à tous : le verdissement de la ville (14 ha de nature entre 2020 et 2025, selon la mairie) et la baisse de la pollution ("-11% de particules fines" et "22% de consommation d'énergie en moins").

- Meilleure santé pour tous -

"Le nombre d'accidents a été divisé par deux en cinq ans", plaidait aussi le maire jeudi dans un débat télévisé, accusé d'"être le maire des cyclistes" contre les automobilistes. "Ma priorité c'est que les piétons puissent marcher paisiblement et en sécurité et l'amélioration de la santé de tous avec moins d'émissions toxiques", a-t-il martelé.

Quant à ceux qui l'accusent de "tuer" le petit commerce en ville, il a demandé de la patience pour des "travaux indispensables" afin de rendre Lyon plus attractive, tout en soulignant que, "partout en France", des boutiques baissent le rideau face aux achats en ligne.

La mairie souligne aussi la note maximale (AA) de l'agence de notation financière des grandes villes Morningstar DBRS, qui saluait en mars les "solides performances financières" de Lyon, son "endettement très modéré" et sa "gestion budgétaire de qualité".

Mais les oppositions dénoncent une "campagne électorale déguisée" du maire financée avec l'argent de la collectivité et des tracts "luxueux" généreusement distribués. La période légale imposant aux mairies de limiter leur communication institutionnelle et les candidats à comptabiliser leurs dépenses n'ouvre que le 1er septembre.

- "Campagne électorale" illégale -

"Cette confusion des genres entre bilan de mandat et campagne électorale n'est pas acceptable", s'offusque dans un communiqué Thomas Rudigoz, chef de file de Renaissance à Lyon, évoquant une dépense totale de 700.000 euros d'"argent public".

"Affabulations, démagogie ! Des preuves !", s'énerve un proche de Grégory Doucet, qui parlait jeudi de "228.000 euros" comprenant aussi les tracts et 21 rencontres en arrondissements d'élus de la majorité précédant les neuf du maire.

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet relâché de garde à vue, le 9 avril 2025 à Lyon

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet relâché de garde à vue, le 9 avril 2025 à Lyon

Olivier CHASSIGNOLE - AFP/Archives

Cette polémique survient alors que sa candidature apparaît fragilisée: d'une part par une garde à vue de 8 heures le 30 avril, dans une enquête sur 24 agents municipaux affectés "illégalement" à des "missions politiques" selon la Chambre Régionale des Comptes. D'autre part par une candidature de plus en plus probable de Jean-Michel Aulas, l'ex-patron du club de foot Olympique lyonnais, en passe de rassembler derrière lui la macronie et LR.

M. Doucet évacue toute inquiétude judiciaire, affirmant qu'il s'agissait bien de "vrais emplois (...) d'agents administratifs", déjà présents sous la mandature de ses prédécesseurs.

Quant à la possible candidature de M. Aulas, 310e fortune de France selon le magazine Challenges, il y a encore loin des urnes à la mairie: dans un récent sondage Elabe-BFM, l'homme d'affaires ne devancerait l'actuel patron de la ville d'une courte tête au premier tour (24% contre 22%) que dans le cas d'une gauche et d'une opposition toutes deux divisées. Dans toutes les autres hypothèses, le maire sortant le précède de 4 à 9 points.

Par Emmanuel GIROUD / Lyon (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
19H
18H
17H
16H
14H
Revenir
au direct

À Suivre
/