Berger depuis plus de quinze ans aux portes de la vallée D’Aspe dans les Pyrénées Atlantiques, Olivier Maurin ne décolère pas. Si la visite de Nicolas Hulot est évidemment annulée, la situation mérite largement le maintient de la manifestation. Le combat est loin d’être terminé.
Au micro de Sud Radio, le ton est donné : « On peut dire que ce n’est pas fini. La réintroduction des ourses en Béarn est toujours dans les tuyaux et se précise de plus en plus. On continuera de se mobiliser
Mais les ours ne sont pas le seul problème des éleveurs. Les troupeaux sont attaqués par des loups hybrides (croisés avec des chiens). Et ces prédateurs de brebis ne cessent de faire de nouvelles victimes : « Les loups ont fait leur retour, ça a semé le trouble. Depuis trois mois, on a plus de 200 victimes avec toutes les conséquences sur le pastoralisme. Des éleveurs ont déjà décidé de quitter les Estives et d’autres ne sont pas montés. »
La manifestation appelle les éleveurs hostiles à la réintroduction d’ours et aux lâchés de loups. Son chef de file au micro de Patrick Roger ne voit pas de cohabitation possible : « Une cohabitation avec des gens qui sont pour ou avec les prédateurs ? Au bout de 25 ans, on a la preuve que les Pyrénées avec son nombre d’éleveurs, de brebis, ses transhumances, son économie de montagne , son tourisme, son pastoralisme, la cohabitation avec les prédateurs n’est pas du tout compatible ».
Les éleveurs se disent prêts à mener des actions de plus en plus dures y compris des battues illégales contre les loups hybrides. Le vice-président de la Fédération Nationale de Défense du Pastoralisme en donne la raison : « La vérité est tragique. Quelques soient les gouvernements, quelques soient les ministres qui se sont succédés ces dernières décennies, nous avons fait l’objet du plus grand mépris. Et nous nous sentons humiliés car à chaque fois, on nous a fait des promesses. Pour le lâché d’ours, on nous avez promis que les ours qui poseraient des problèmes seraient retirés. Sur le problème avec les loups hybrides, ils doivent être retirés sous l’autorité de l’Etat. Or depuis plus de deux mois, nous avons prouvé leur présence, photo à l’appui et rien n’a changé. On sait que tout cela ne marche pas ! Nous ne voulons pas de ces prédateurs, il faut que l’Etat fasse son boulot. Et si ce n’est pas le cas, nus le ferons à sa place ! »