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La livraison de repas à domicile, une forme d'esclavage moderne ?

Un livreur traité d’esclave par une cliente : la livraison de repas à domicile est-elle devenue une forme d'esclavage moderne ? Denis Jacquet, économiste et cofondateur de l'"Observatoire de l'Ubérisation", était l’invité de Patrick Roger le 21 mai dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10. 

La livraison à domicile, une sorte de nouvel esclavage moderne ?

"Le seul esclavage, c'est le chômage"

"Dépêche-toi esclave" : un livreur Uber Eats a été victime du racisme d'une cliente à Laval le 14 mai. Le livreur, originaire de Guinée-Conakry et arrivé en France en 2009, a porté plainte pour injures non publiques en raison de son origine au commissariat de Laval contre une cliente UberEats. Le message et l’attitude choquent. "Lorsque nous avons créé l'Observatoire de l'Ubérisation, on nous a souvent demandé si les plateformes sont les nouveaux esclavagistes modernes, explique Denis Jacquet, son cofondateur. J’ai toujours répondu la même chose : en réalité, le seule esclavage que je connaisse est celui du chômage."

"Aujourd’hui, nous sommes dans une société collective, rappelle l’économiste, auteur d’"Ubérisation, un ennemi qui vous veut du bien" aux Éditions Dunod. Grosso modo, on ne vit que du regard des autres. On sait le sentiment d’inutilité quand on est au chômage. Le travail, cela sort de l’ombre. On a rencontré beaucoup de livreurs, beaucoup de chauffeurs VTC. Nous avons rencontré des gens très heureux, or, je n’ai jamais rencontré d’esclave heureux."

 

 

"Quand vous commandez, vous êtes autant coupable"

"Cela relève plus du racisme au quotidien que de l’impact d’une plateforme, estime Denis Jacquet. C’est un moyen de plus de l’exprimer, c’est juste triste et malheureusement habituel." Ces livreurs travaillent beaucoup en gagnant peu. Le phénomène a explosé à l’occasion du confinement et du travail au domicile. "Oui, jamais l’être humain n’a autant été un employeur qui refuse son statut depuis son canapé."

"Nous n’avons pas fait cet observatoire pour défendre Uber et Deliveroo, souligne le cofondateur de l'Observatoire de l'Ubérisation. On rappelle juste la conscience et la responsabilité de chacun : quand vous commandez quelque chose, vous êtes autant coupable que la société de service, car vous l’utilisez. Le client est autant responsable que la plateforme. Le plus grand débat, après, est celui d’une forme de précarité que cette économie digitale a accru, plus encore dans les pays anglo-saxons, avec des décisions ici et là qui veulent donner un statut de salarié à cette économie digitale."

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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