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Jérôme Marty : "dans un lieu clos, distanciation physique ou pas, le virus est partout"

Il est maintenant établi que le virus qui provoque le Covid-19 se transmet par les très petites gouttelettes qui restent en suspension dans l’air. Dans les lieux clos, le port d’un masque s’impose donc.

Les connaissances scientifiques les plus récentes incitent à recommander le port d'un masque dans tout lieu clos. © AFP

Pour en parler, Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union française pour une médecine libre, était l'invité de Sud Radio le 13 juillet 2020 dans l’émission "Le témoin de l'actu", à retrouver du lundi au vendredi à 12h10.

 

"Les particules virales qui restent dans l’air vont contaminer 10, 15 ,20, 30 personnes"

"Au départ on disait que ce virus ne se propageait que par des gouttelettes, suffisamment lourdes pour tomber par terre tant qu’on reste à un mètre. On a maintenant la certitude quant à la transmission de ce virus par aérosolisation. C’est une transmission par particules qui sont en suspension dans l’air et qui peuvent y rester plusieurs minutes à plusieurs heures. Et donc vous pouvez inhaler du virus dans un lieu clos.

C’est maintenant prouvé. Aux États-Unis, le Centre for disease control (CDC) a dit que c’était la principale voie de propagation de cette maladie. Ceci dit, ces particules virales qui vont rester dans l’air vont contaminer 10, 15 ,20, 30 personnes. C’est pas du tout pareil qu’à l’extérieur. Dans un lieu clos, distanciation physique ou pas, le virus est partout. Donc il faut porter des masques", a déclaré Jérôme Marty.

 

"Porter un masque quand on est tout seul, ça n’a pas d’utilité"

"Quand les gens sont comprimés les uns contre les autres, comme c’était le cas lorsque des centaines de personnes sont venues danser sur la musique du DJ français The Avener à Nice, vous avez les deux risques : les gouttelettes et puis l’aérosolisation. Dans ces moments-là il faudrait porter un masque.

Par contre, dans le reste des moments de la vie, lors de rassemblements où il n’y a pas de forte concentration de personnes (quand les gens sont à l’extérieur, quand ils sont sur les terrasses des cafés, quand ils sont sur la plage, quand ils sont dans la rue, quand ils visitent des endroits), ce n’est pas la peine de porter des masques. Porter un masque quand on est tout seul, à vélo ou dans sa voiture par exemple, ça n’a pas d’utilité. Ce qu’il faut pratiquer en revanche, c’est un lavage des mains régulier, c’est la distanciation physique, c’est l’aération des pièces."

 

"La balle est à la fois dans notre camp et dans celle des autorités"

Quid du respect des gestes barrières par les autorités ? "La balle est à la fois dans notre camp et dans celle des autorités. Les autorités doivent être dans l’exemplarité. Quand on voit ce qui s’est passé dans les passations de pouvoir, dans les élections municipales, dans la visite de Jean Castex à Dijon, on voit bien que les autorités ne donnaient pas une image exemplaire dans le sens du respect des mesures barrières. Et ça, ça peut tromper les gens."

Alors, un reconfinement localisé, est-il envisageable ? "C’est tout à fait possible, ça se passe en Espagne, l’Espagne n’est pas loin. Il faut considérer la propagation de l’épidémie par cercles : vous avez des personnes qui ne respectent pas les gestes barrière (les jeunes), vous avez des lieux dangereux (EHPAD, hôpitaux, magasins), et puis vous avez des personnes à risque (les personnes âgées). Le virus se développe dans le premier cercle. Mais il y a des interfaces entre les trois cercles", a expliqué Jérôme Marty.

 

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