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Jean-Claude Beaujour : "aux États-Unis il n'y a pas de politiques publiques pour éradiquer la pauvreté et la violence qui va avec"

Il existe un lien entre pauvreté et violences policières. Pour éradiquer les violences policières, il faut d'abord éradiquer la pauvreté, estime Jean-Claude Beaujour, vice-président de France-Amériques.

Jean-Claude Beaujour, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, à 8h10, dans "C'est à la une". © AFP

Jean-Claude Beaujour était l'invité de Patrick Roger le 9 juin 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"Cette journée sera historique si le public reconnaît les problèmes"

Les obsèques de Georges Floyd sont célébrées aujourd’hui à Houston. À la question de savoir si c’était une journée historique, Jean-Claude Beaujour a répondu : "ce n’est pas une journée historique parce que l’histoire nous a appris qu’il y a eu des antécédents. On se souvient de Martin Luther King, et plus récemment de l’affaire Rodney King.

Il ne suffit pas de pleurer la mort de Floyd pour dire que la journée sera historique. Elle sera historique si effectivement le public aux États-Unis reconnaît qu’il y a un problème de violences policières, de brutalité policière spécifiquement à l’égard des noirs".

"Il y a un lien entre pauvreté et violences policières"

Selon Jean-Claude Beaujour, le meurtre de George Floyd s’explique par le contexte américain. "La société américaine a été bâtie sur la ségrégation raciale et la déségrégation. Ensuite, il y a bien sûr la circulation des armes. Ensuite il faut accepter qu’aux États-Unis, on ne mène pas de politiques publiques qui pourraient éradiquer les poches de pauvreté et la violence qui va avec. Parce qu’il y a un lien entre pauvreté et violences policières."

En France le contexte est différent. "En France il n’y a pas eu de politiques ségrégationnistes comme il y en a eu aux États-Unis et en Afrique du Sud. Je suis d'accord avec Christophe Castaner quand il dit ‘tolérance zéro’. Vous ne pouvez pas être porteurs de l’expression légale et en même temps enfreindre. Ils ne sont pas sanctionnés pour faire leur travail de policiers, ils sont sanctionnés pour des dérapages. Quand chacun respecte la loi, on est dans le pacte social. Si chacun s’autorise à enfreindre la loi, on rompt le pacte social. Et c’est un danger pour notre démocratie."

"La population noire américaine est à 40% non couverte par la protection sociale"

Jean-Claude Beaujour a aussi expliqué que les Américains qui sont dans la pauvreté ne reçoivent pas les soins médicaux nécessaires et sont de ce fait dans une situation vulnérable. "Savez-vous que pour passer trois semaines dans un hôpital américain, il faut 100.000 dollars ? Vous imaginez qu’au quotidien on ne va pas à l’hôpital. La population noire américaine est à 40% non couverte par la protection sociale. Elle a deux fois plus de chances d’avoir un cancer, il y a deux fois plus de mortalité infantile chez les noirs américains. Donc, journée historique si derrière il y a une vraie politique publique pour éradiquer les questions sociales."

Faut-il avoir peur de la récupération politique ? "Dans l’histoire, à chaque fois, il y a eu une récupération politique, à chaque fois que tel ou tel camp était en difficulté. C’est le jeu politique. Et ce n’est pas un problème uniquement républicain. Des politiques publiques qui n’étaient pas au rendez-vous, c’était aussi vrai sous les présidents démocrates. Le problème n’est pas né avec Trump. Si aujourd’hui on en est à cette situation, c’est parce qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait", a estimé Jean-Claude Beaujour.

 

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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