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Incendies de forêts, inondations... "Une accumulation liée au réchauffement du climat"

Est-on prêt en France à faire face demain à la multiplication et l’intensification des événements climatiques ? Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue et professeur de climatologie à l’université catholique de Louvain, en Belgique, ancien VP du Giec, et le Colonel Michael Bruneau, directeur adjoint du SDIS 58, étaient les invités du débat du jour le 19 août à 9h10 sur l’antenne de Sud Radio.

"On a évité le pire"

Les incendies dans le Sud de la France, dans le Var, le Vaucluse et l’Aude ont ravagé plus de 5.000 hectares et tué deux personnes. Entre incendies et inondations, le dernier rapport du GIEC souligne que l’influence de l’homme sur l’évolution climatique est sans équivoque. Selon Emmanuel Macron, à Bormes-les-Mimosas, "on a évité le pire". Mais est-on prêt en France à faire face demain à la multiplication et l’intensification des événements climatiques ?

"Si l’on prend un peu de recul et que l’on prend l’ensemble des événements qui se sont passés ces dernières années, ces dernières décennies, on voit bien l’augmentation de l’intensité de la fréquence de ces événements extrêmes, juge Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue et professeur de climatologie à l’université catholique de Louvain, en Belgique. Nous avons des inondations dues à des pluies très intenses, des épisodes de sécheresse, de canicule, qui favorisent souvent les incendies de forêt. C’est cette accumulation qui est liée au réchauffement du climat."

"Un stress hydrique relativement important"

Même dans la Nièvre, qui abrite une grande partie du parc national du Morvan, les pompiers alertent quant aux risques d’incendie. "La partie boisée du parc du Morvan représente 250.000 hectares de bois sur quatre départements, avec quatre SDIS qui interviennent sur ce massif, explique le Colonel Michael Bruneau, directeur adjoint du SDIS 58. Nous avons tiré la sonnette d’alarme il y a maintenant deux ans. On voit une évolution sur la température, mais aussi sur le vent qui, depuis deux ou trois ans, est d’une force de 50 km/h. Au-delà, tous les acteurs du territoire voient une évolution. Il y a un stress hydrique relativement important. Je ne suis pas un spécialiste du réchauffement climatique. Je fais le point sur la saison d’été avec l’ONF. Cette année, au-dessus du sud de la France, nous avons plus de pluie que 2019 et 2020. C’est une accumulation depuis des années. Même avec des pluies importantes, on a du stress hydrique sur les massifs du Morvan. Autre particularité : la scolyte sur les épicéas vient aggraver la situation des feux de forêts."

"Dans toutes les projections climatiques, on voit une tendance à un assèchement du bassin méditerranéen, sur le Sud de l’Europe et le Nord de l’Afrique, souligne Jean-Pascal Van Ypersele. Paradoxalement, au cœur de cette tendance, on voit une intensification des pluies. On peut avoir une diminution de la quantité moyenne d’eau sur l’année et, quand il pleut, des pluies très intenses. Petite remarque sur les scolytes, ce sont des insectes qui se développent dans les forêts, surtout quand il ne fait pas assez froid en hiver. Là aussi, le réchauffement climatique a un rôle qui facilite le développement de ces insectes qui attaquent les arbres. Cela favorise les incendies par la suite."

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