À l’occasion des violences commises à Dijon, mais aussi à Strasbourg, Nice, ou en région parisienne, peut-on parler de l’émergence d’une mafia tchétchène dans l'Hexagone ? Qui sont les membres de cette communauté en France ?
Une communauté trop peu nombreuse
"Cette généralisation fait très mal à la communauté, estime Heda Inderbaeva, spécialiste de la Tchétchénie. Bien sûr, il y a des trafics, mais ils ne sont pas en si grand nombre et ne sont pas aussi généralisés. Il n’y a pas de réseau mafieux tchétchène en France."
Pourquoi, selon elle ? "Les Tchétchènes sont trop peu nombreux en France. Il existe en France des mafieux bien plus dangereux et installés depuis bien plus longtemps. Généraliser à l’égard de cette communauté en la traitant d’agressive, de méchante, ne voulant pas vivre en France, c’est un peu de la facilité."
Un problème tchétchènes contre trafiquants de drogue
Mais comment expliquer ces violences avec des dizaines de personnes venues régler leurs comptes ? "J’ai été en relation avec ces garçons. Ils ne se cachent pas. Ils disent même qu’ils étaient en contact avec la police et la presse. Ils expriment un sentiment d’impuissance face aux dealers qui leur imposent leurs lois. À Strasbourg, Nice, et partout ailleurs, ce n’est pas un problème intercommunautaire. C’est un problème tchétchènes contre trafiquants de drogues. Quand ils arrivent, ils arrivent dans des quartiers où le marché règne."
À quelle dimension peut-on estimer la communauté en France ? "C’est compliqué, tempère Heda Inderbaeva. Quand il y a eu cette vague meurtrière en Tchétchénie, beaucoup de personnes sont venues en France en disant être tchétchènes pour avoir des papiers, étant donné qu’il était facile de venir avec un passeport russe. Ethniquement, ils doivent être entre 25.000 et 30.000, mais mais plus."
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