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Hôpitaux publics : "le ministère de la santé néglige totalement la situation"

Par Lorraine Redaud

Pendant l’été, des services d’urgence des hôpitaux publics ferment au profit du privé faute de médecins urgentistes pour en assurer le fonctionnement. Une situation épouvantable selon Patrick Pelloux, invité de Sud Radio. 

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Durant l’été, il n’est pas rare de voir placardée sur une boulangerie, un primeur ou un centre d’accueil, une affiche indiquant la mention "fermée" suivie des dates de congé des propriétaires. Et s’il est possible de se passer de baguettes, de melons ou d’un centre aéré pendant quinze jours, il est nettement moins évident de se passer des services d’urgence des hôpitaux publics. Car c’est aussi le triste constat de la saison estivale : faute de médecins urgentistes pour en assurer le fonctionnement, des services d’urgence des hôpitaux publics ferment au profit du privé. À Saint-Vallier dans la Drôme par exemple, les urgences vont suspendre leurs activités pendant 3 semaines au mois d’août.

Pour Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF CGT), la situation est tout simplement "catastrophique" : "C’est du jamais vu ! Nous sommes en train de fermer des structures d’urgence, nous avons un ministère de la santé qui néglige totalement la situation, qui n’a pas du tout préparé l’été et qui essaye, au dernier moment, de se mobiliser pour empêcher les fermetures mais c’est trop tard" balance-t-il, exaspéré par une situation qui, prend à la gorge les soignés et les soignants.

Pourquoi cette pénurie de médecins urgentistes ? Selon Pelloux, cela est dû à la limitation du nombre de médecins pouvant accéder à cette spécialité. Une seule solution pour l’urgentiste : remettre des moyens et redynamiser l’hôpital public. Le manque de fonds clamé par tous les gouvernements successifs, il n’y croit plus : "dans ce cas-là, qu’on priorise les choses, on ne fait plus de TGV, plus d’aéroports, ...". Pis, il lui est difficile de savoir qu’il y a 10 millions de chômeurs, au vu du mal de chien que les hôpitaux ont à recruter.

Aujourd’hui, Patrick Pelloux en appelle aux députés et sénateurs pour régler la situation : "Je vois qu’actuellement, nos parlementaires font des tas de commissions d’enquête pour un crétin. Moi, j’aimerais qu’il fasse les mêmes commissions avec autant de sérieux, sur l’objet et le service du pouvoir public […] Nous sommes dans une situation épouvantable avec des pouvoirs publics qui font des rapports, des commissions technocratiques, mais qui ne répondent pas aux besoins de la population !".

Entre 1995 et 2016, c’est 95 services d’urgence publics ou privés non-lucratifs qui ont dû fermer leurs portes.

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