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Harcèlement scolaire, le calvaire quotidien d’un élève sur dix

Hugo Martinez, président de l’association HUGO ! , ancienne victime de harcèlement scolaire, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 7 Novembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

L'école maternelle, nouveau chantier de réforme pour Emmanuel Macron ? (©Tim Douet)
À Argenteuil, deux collégiens sont en garde à vue pour le meurtre d'Alisha, 14 ans. Le harcèlement scolaire touche un enfant sur dix en France.

Chaque année, en France, en 2019, on estime qu’environ un élève sur dix est encore victime de harcèlement à l’école. Soit pas moins de 700 000 élèves chaque année… En cette journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, Hugo Martinez sait hélas très bien de quoi il parle.

 

Les harceleurs, et les témoins silencieux

"Pendant douze ans j’ai été victime de harcèlement, témoigne-t-il. Cela a commencé en grande section, en CP. Je louchais d’un œil, alors j’étais le bigleux de service. J’avais un bon niveau scolaire, donc j’étais aussi l’intello de service. Très vite, je me suis vengé sur la nourriture, alors j’étais en plus de tout cela le gros de service. C’est vrai que tout cela fait que j’avais tous les stéréotypes du harcelé en puissance."

Pour autant, en avait-il conscience ? "Non. Tout s’installe naturellement en fait. C’est une insulte, qui va se répéter, puis la fréquence va augmenter, et quand on en prend conscience, on ne peut même plus agir. Cela part de l’insulte d’une personne et s’étend à toute un groupe, toute une classe." Quand a-t-il compris la gravité de ce qui était en train de se passer ? "Quand j’ai été victime de cyber harcèlement. Cela dépassait les murs de l’école. Une vidéo de moi en train de ronfler durant un voyage scolaire tournait sur les réseaux sociaux. Là, j’ai pris conscience que c’était au-delà de moi, de l’école, et que c’était un danger."

On lui a volé son enfance

Difficile de réagir face à cela… "Le dimanche, on n’a pas envie d’y retourner ; le matin, on a la boule au ventre, Le midi, il y avait un rituel, celui de me frapper, contre un mur. Je ne sais pas pourquoi les enseignants n’ont pas réagi." Aucun élève n’a été solidaire de ce qui lui arrivait ? "En fait, il y a deux types d’acteurs, décrypte Hugo Martinez. Les leaders, les harceleurs, et les témoins silencieux qui ne ne vont pas se positionner pour éviter de passer dans le camp d’en face."

A-t-il pensé au suicide ? "Oui, les premières idées noires sont arrivées au lycée, et j’ai tenté de me suicider plusieurs fois. J’ai tenu par ma passion pour le cinéma, puis par mon projet d’association de lutte contre le harcèlement. Deux années après mon bac, j’ai pris du recul sur moi et sur ce que je voulais faire. La plus belle des vengeances était de se dire "le harcèlement scolaire m’a détruit, je vais me reconstruire grâce au harcèlement et aux réseaux sociaux." On a volé mon enfance ; cette enfance, je veux la redonner à d’autres personnes." Hugo, l’association qu’il a créé pour lutter contre le harcèlement scolaire, vient d’annoncer la création d’un parcours d’assistance pour les victimes et les familles, et aussi de lancer le premier centre de formation à destination des professionnels, à Lyon.

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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