Le sondage IFOP-Fiducial pour Sud Radio et CNews est formel : les Français sont de plus en plus solidaires du mouvement de grève générale. En une semaine, le mouvement a gagné 10 points en terme de popularité (56% contre 46%) et de moins en moins de Français y sont indifférents : ils ne sont plus que 15% de la population à ne pas prêter attention à la grogne sociale.
Un clivage très marqué entre sympathisants LREM/RN
Du côté des sympathisants de la République en Marche, seuls 19% sont solidaires du mouvement tandis que du côté de la principale force d'opposition, le rassemblement National, ils sont 69% à se ranger du côté des grévistes.
Un parallèle marquant entre 1995 et 2019
L'ampleur de la grève générale n'est pas sans rappeler celle, historique, de 1995. Cela se ressent tout naturellement dans les sondages puisque le soutien du peuple français entre dans les mêmes proportions que 24 ans plus tôt. En effet, ils sont aujourd'hui 56% à soutenir ou à avoir de la sympathie pour le mouvement actuel du 5 décembre - reconductible. C'est 2% de plus qu'en 1995.
Les chômeurs (à 62%) sont aussi sensibles que les actifs (à 58%) à la cause du mouvement mais ce qui détone - encore une fois - dans ce rapport, c'est la fracture territoriale. Seulement 42% des habitants de l'agglomération parisienne se rangent du côté du mouvement social contre 69% dans les communes urbaines dites "de province" par le rapport.
Les Français malgré tout convaincus que le gouvernement ira jusqu'au bout
Par ailleurs, l'heure n'est pas à la confiance : les Français pensent de plus en plus que le gouvernement ira jusqu'au bout de sa réforme (70% sont de cet avis soit 5% de plus qu'il y a deux semaines).
Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'IFOP, considère que derrière ces chiffres, il y a encore beaucoup d'inconnues que l'ampleur du mouvement peut faire évoluer.
"Aujourd'hui, personne ne peut dire si ce mouvement aura un destin à la 1995 ou à la 2010. Ce qui frappe, c'est que l'opinion a largement intériorisé l'idée que le gouvernement ira jusqu'au bout. Maintenant, si les blocages gênent tant que ça la population française, est-ce que le gouvernement sera accusé de laisser pourrir le mouvement ou est-ce que la responsabilité incombera aux manifestants et aux grévistes ? Il y a beaucoup d'inconnues à ce jour". Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'IFOP