Si la Fête de la musique est célèbre en France pour la possibilité laissée à chacun de chanter, danser et jouer de la musique dans les rues, c’est aussi pour certains une occasion comme une autre de faire la fête, et parfois avec de l’alcool. En Haute-Garonne, où la consommation d’alcool chez les 15-34 ans est au-dessus de la moyenne nationale, des lycéens ont décidé de s’investir cette année dans une campagne de sensibilisation dans leur établissement. Un choix qui semble porter ses fruits.
"On le sait, on se surveille un peu les uns les autres, on fait gaffe, on apporte des verres d’eau quand on voit que ça commence à aller pas très bien, on se surveille tout le temps en fait…", confie Alice (17 ans) à Sud Radio. Pour Abder (16 ans), l’alcool doit se consommer, comme toujours, avec modération. "Boire un petit peu, c’est compréhensible. Tout le monde veut boire un petit peu, se faire plaisir, etc. Mais c’est inimaginable de trop boire, ça ne sert à rien, c’est complètement con !", lance-t-il. Pour Alexis (15 ans), participer à cette campagne était aussi un moyen de partager son expérience. "C’était aussi pour montrer à tous les autres jeunes que j’ai fait des conneries et que je n’ai pas envie de les refaire", explique-t-il.
"Il n’y a rien de mieux que des jeunes qui parlent aux jeunes"
Sur le qui-vive à l’approche de la Fête de la musique et de ses possibles débordements, Pascal Mailhos, préfet de Haute-Garonne et de la région Occitanie, met l’accent autant sur l’émetteur du message de prévention que sur le destinataire. "Il n’y a rien de mieux que des jeunes qui parlent aux jeunes. Je suis convaincu que les messages institutionnels ont du mal à passer, parce qu’on ne parle pas le même langage que les jeunes, même si on a été adolescents. Nos préoccupations ne sont pas les leurs", assure-t-il.
C’est pourquoi il a décidé de faire appel ce soir à des équipes de jeunes pour sillonner les rues de manière préventive. "C’est ce que j’appelle des maraudes jeunes. De jeunes étudiants feront des maraudes pendant la Fête de la musique, iront à la rencontre d’autres jeunes et les sécuriseront. Par exemple, quand un jeune est un peu en détresse, ils vont lui indiquer comment être raccompagné, prendre un taxi, un bus, etc. C’est donc l’idée d’accompagnement, mais que ce soit d’abord et avant tout des jeunes qui aillent parler aux jeunes. Ça n’a rien à voir avec la façon dont des jeunes accueillent des gens qui ne sont pas dans leur tranche d’âge", insiste-t-il.
Un reportage de Christine Bouillot