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Enseignants : "On manque de temps, de gens, d'argent"

Les enseignants sont régulièrement dans les rues pour défendre leur profession et réclamer plus de moyens. À 69 jours du premier tour de la présidentielle, qu’attendent les profs de cette élection, quel bilan du quinquennat Macron ? Quelles solutions proposent-ils ?

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Qu’attendent les enseignants de cette élection présidentielle ? © AFP

Reportage auprès d'enseignants à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Enseignants : "On travaille dans des conditions lamentables !"

Les enseignants sont en colère. Alexandra Lantet n’en fait pas mystère : elle veut au plus vite tourner la page Macron-Blanquer. Cinq années de souffrance, assure cette prof d’histoire-géographie. "On travaille dans des conditions lamentables, dénonce-t-elle. La gestion du Covid, c'est l'enfer, on va tous travailler la trouille au ventre. Il y a 20% de contractuels dans l'Éducation nationale et le ministre a supprimé encore 1.700 postes, ajoute-t-elle. Il a rendu 500 millions d'euros sur le budget de l'Éducation nationale l'année dernière, c'est un scandale !"

Les classes des quartiers populaires ont été dédoublées mais à quel prix ? s’interroge Marion Chopinet, qui enseigne à Marseille. "Les dédoublements de classes en CP-CE1 se sont faits en prenant les moyens sur le second degré. Je ne vois pas l'intérêt de le faire en mettant en difficulté les plus grands !"

Le changement passe par des recrutements et pour cela, il faut rendre le métier plus attractif en revalorisant les salaires. C’est ce que proposent la plupart des candidats. "Les jeunes à qui on demande de faire un master pour être professeur ne peuvent plus vivre décemment avec 1.500 euros par mois", explique un professeur de SVT au collège Albert Camus dans le Vaucluse. "C'est ce que gagne un jeune enseignant, c'est-à-dire juste au dessus du SMIC".

 

"On ne voit pas qui va porter au deuxième tour de ce scrutin la parole des profs"

L’école ne se résume pas qu’à élaborer des protocoles sanitaires, poursuit Laurent Tramoni, le secrétaire du SNES FSU dans les Bouches-du-Rhône. Il réclame un véritablement plan d’urgence. "On n'a plus les moyens de faire notre boulot, assure-t-il. Ça fait 11 ans qu'on a un gel du pouvoir d'achat des profs du point d'indice." Pour lui, "l'urgence, c'est créer des postes. On manque de temps, de gens, d'argent. Tout tient avec des bouts de ficelle".

"Actuellement, on ne voit pas vraiment qui va porter au deuxième tour de ce scrutin la parole des profs et le besoin des services publics".

2017 avait marqué une cassure avec des enseignants majoritairement favorables à Emmanuel Macron. Cette fois, c’est Jean-Luc Melenchon qui semble le mieux placé.

 

Aurélie

 

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