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Ehpad : "Est-ce normal qu'un maçon vienne faire l'aide-soignante ?"

Ehpad : le mouvement de grève le 8 mars chez Orpea va toucher les maisons de retraites et les cliniques du groupe pointé du doigt par le livre "les Fossoyeurs". La CGT et Force Ouvrière veulent mettre fin à la maltraitance des personnes âgées et réclament de meilleures conditions de travail. Revendications partagées dans les établissements du groupe Korian, dont certains employés vont aussi être en grève.

Ehpad
Ehpad : appel à la grève chez Orpea mardi 8 mars. © AFP

Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Ehpad : "Est-ce normal qu'un maçon vienne faire l'aide-soignante ?"

Joëlle travaille dans un Ehpad Korian près d’Aix-en-Provence. Montée à Paris pour mettre la pression sur sa direction, elle attend beaucoup de cette grève et notamment une vraie prise de conscience sur le manque de personnel. "On a beaucoup de gens pas qualifiés, on n'a plus personne, regrette-t-elle. Avec les petits salaires que nous avons, les gens ne veulent plus travailler". Déléguée syndicale, elle interroge : "est-ce normal qu'un maçon vienne faire l'aide-soignante ?" D'après elle, "la direction est tellement en manque de personnel qu'ils ne vérifient même plus les CV ! C'est honteux ! fustige-t-elle. On doit être diplômé !"

"Les personnes âgées, nos anciens, ont travaillé toute une vie et paient des sommes astronomiques pour avoir des ratios en nourriture, en couche, dénonce-t-elle. On ne fait pas ce métier pour ça, ils nous font devenir maltraitants !" Elle assure que rien n'a changé : "on attend que ça change, surtout pour nos résidents".

 

"On n'a pas l'impression qu'ils ont l'envie de vouloir changer quelque chose"

Le scandale Orpea n’a pour l’instant pas changé grand-chose déplore Laurence, aide-soignante pour Korian à Marseille. Elle y dénonce les mêmes pratiques que chez le concurrent pointé du doigt. "Ils sont un peu dans le déni, ils ne reconnaissent pas les fautes qu'on a mises en avant", estime-t-elle. Elle dénonce : "on augmente de 80 % les actionnaires, de 3 % les salariés. Les gens travaillent en poste multi-tâches, se retrouvent sur plusieurs étages quand il manque quelqu'un".

"On n'a pas l'impression qu'ils ont l'envie de vouloir changer quelque chose", affirme Laurence. Elle confie toutefois : "on garde quand même un espoir que ça bouge. On ne fait pas la grève pour rien !" À défaut d’être entendues, ces employées promettent déjà d’autres journées de mobilisation.

 

Aurélie

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