Une quarantaine d’élus politiques d’Île-de-France et de tous les partis politiques ont passé la nuit dehors pour soutenir les sans-abris. Tous ont répondu à l’appel de Mama Sy, une élue d’Étampes, dans l’Essonne. L’objectif, dénoncer le nombre croissant de SDF en France, alors que le plan grand froid est déclenché.
C'est à un coin de rue qu'un autre élu, des Hauts-de-Seine, décide de passer la nuit, aux côtés d'un ancien sans-abri venu, lui, montrer son soutien à ses anciens compagnons de route : "Ce n'est pas le matelas qu'on a à la maison, mais c'est vraiment les conditions les plus drastiques. L'objectif, c'est vraiment de ne pas les oublier. On s'est engagé en politique pour ça, pour défendre ces valeurs et ces principes."
Les élus se mobilisent, mais pas de quoi rendre optimiste les sans-abris, comme l'explique Christian, SDF depuis cinq mois : "Même le Premier ministre Édouard Philippe est passé par là, mais il n'a rien fait. Je n'ai pas d'espoir. Toutes les places sont occupées parce qu'il y a trop de gens qui font des demandes sur le 115."
Pour Mama Sy, organiser une telle nuit était une obligation : "Les chiffres ont explosé, il y a de plus en plus de monde dehors. La première demande, c'est que le plan Grand Froid perdure. Il est hors de question qu'à partir de dimanche, les 6000 personnes à qui on a permis de se loger grâce au plan Grand Froid, se retrouvent de nouveau à la rue. Sur le long terme, les mesures plus pérennes seront la réquisition des locaux publics. Nous avons du patrimoine public qui est vacant, inoccupé. Il va falloir, à un moment donné, l'utiliser à bon escient."
Selon le recensement de la nuit de la solidarité, 3000 personnes dorment dans les rues parisiennes. Depuis le début de l'année, 20 sans-abris sont décédés en Île-de-France.
Un reportage de Quentin Vaslin pour Sud Radio