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Démissions de professeurs : "Plutôt que le salaire, il y a une crise de l’autorité"

Alors que le nombre de démissions de professeurs est de plus en plus important, Élisabeth Lévy pense qu'il y a une véritable crise de l'autorité plutôt qu'un problème de salaire.

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La hausse des loyers est générale, et touche directement le portefeuille des étudiants.

Ce matin, Élisabeth Lévy revient sur la crise des vocations dans l’Education nationale. Le malaise des professeurs est de plus en plus prégnant et les démissions sont de plus en plus nombreuses.

Beaucoup de professeurs n’aiment pas cette expression : "Nous ne sommes pas des curés". Un peu si, ils ont remplacé le curé dans le magistère des esprits. Selon Le Monde, les démissions des profs titulaires sont de 400 en 2012, 1400 en 2018 et 1 648 en 2020-2021. C'est encore marginal mais c'est en hausse. 

Quant au recrutement, il y a deux fois moins de candidats au concours. En 2021, 500 postes sont vacants en primaire et 238 au CAPES (collèges et lycées) : 5200 candidats ont été admis pour 5440 postes ouverts. D’où une baisse du niveau. Le déficit le plus marqué se voit dans les lettres classiques soit 51% de postes non pourvus notamment en maths et en allemand.

Résultats : la part des contractuels est passée de 15 % à 22 % entre 2015 et maintenant.

Comment s’expliquent ces difficultés pour les professeurs ?  

Les syndicats et médias se rassurent en parlant des salaires. C’est une peur que l'on comprend. Un débutant en primaire gagne 1869 euros net mensuels. Selon l'UNSA, il fait plus de dix ans pour atteindre 2000 euros, 20 ans pour arriver à 2500 euros par mois. Pour se loger, ils doivent donc souvent renoncer aux centres-ville.

Cependant, le salaire n’a jamais été la motivation première des professeurs mais plutôt la crise de l’autorité. Dans certains établissements, c'est devenu un métier disciplinaire. Régulièrement, les violences contre les profs défraient la chronique. Le statut du savoir est remis en cause par internet.

Il y a un traumatisme créé par l’assassinat de Paty avec des profs menacés. Dans les territoires perdus, il est difficile d’enseigner certaines matières : l'Histoire, les Sciences, la liberté d’expression. Iannis Roder a dit ,"ce qui est advenu ce soir-là, c’est la négation même de leur raison d’être". Or, malgré les grands discours, la culture du pas de vagues continue. On préfère regarder ailleurs. 

Il y a aussi une crise de la transmission. C'est la responsabilité de toute la société. Nous avons collectivement renoncé à cette grande ambition. Comment demander aux professeurs de transmettre une culture dont l’actuel président a osé déclarer qu’elle n’existait pas ?

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