Reportage Sud Radio de Clément Bargain
La professeur Agnès Hartemann est chef du service diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, et aujourd'hui elle présente sa démission: "c'est une décision douloureuse, pénible, à contrecœur". Agnès Hartemann continuera à soigner ses patients, mais elle abandonne ses fonctions administratives: "être interpellé sur les activités, les recettes, les finances. On ne veut plus être interlocuteur de ça. C'est un sujet qui nous a écoeuré"
"Au bout d'un moment, c'est épuisant"
Cela fait des mois que les personnels hospitaliers tirent la sonnette d'alarme, et pourtant dans les services, rien ne change: "On se retrouve en conflit éthique avec les difficultés qu'on a, à prendre en charge nos patients, avec les fermetures de lits, le manque de personnel. Ici, à la Pitié-Salpêtrière, il y a 100 lits fermés certains jours, donc on n'a plus les moyens de prendre en charge les patients qu'on souhaiterait prendre en charge en sécurité ou en qualité".
Comme tous ces médecins et chefs de services démissionnaires, Agnès Hartemann crie son désarroi: "Actuellement je dirais qu'on est découragés. C'est difficile d'être obligé constamment d'essayer de relancer la dynamique d'équipe, d'encourager les gens à continuer à venir travailler, de soutenir moralement... Au bout d'un moment, c'est épuisant". Le collectif inter-hôpitaux a demandé à rencontrer Agnès Buzyn. Demande pour l'instant restée sans réponse.