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Dauphins échoués : des zones de pêche fermées dans le golfe de Gascogne

Par Jean Baptiste Giraud

Des zones de pêche vont être fermées pour protéger les dauphins dans le golfe de Gascogne, a décidé le Conseil d'État.

Ce sont 400 dauphins qui ont été retrouvés sur les plages en quelques mois. Une bonne part présentaient des traces de capture dans un engin de pêche.

Des répulsifs pour repousser les dauphins

Réaction immédiate : le Conseil d'État ordonne au gouvernement de fermer des zones de pêche dans le golfe de Gascogne. "Nous prenons cette décision assez mal, réagit Olivier Argelas, armateur d’un fileter de moins de dix mètres, administrateur de l’organisation Les pêcheurs d’Aquitaine. Cela fait quand même des années que l’on travaille sur le sujet, et des mois que l’on mène une campagne ambitieuse de répulsif sur les coques des bateaux et le matériel de pêche pour éviter les captures."

"On trouve cela un peu dur de nous imposer la double sanction, avec des arrêts programmés. Le problème est que beaucoup de monde dit beaucoup de choses. Maintenant, il va y avoir un échange entre la profession et les scientifiques. Les lobbies et les ONG vont probablement être dans la boucle. Reste à définir des zones et des périodes, les avis sont divers : six semaines, trois ou quatre mois…"

 

Les petits bateaux vont rester sur le carreau

Comment peut-il y avoir autant de dauphins échouées ? "Le chiffre est assez impressionnant depuis surtout quelques années, constate Olivier Argelas. Les techniques et matériels de pêche n’ont pas évolué. Le nombre de bateaux de pêche a plutôt baissé. La vraie problématique, cela fait des années qu'on le dit et personne ne fait d’études là-dessus, est que l’aire de répartition des dauphins a changé. Avant, ils étaient plus au large. Ils viennent de plus en plus à terre. Des surfeurs qui voient des dauphins en plein été à dix mètres de la plage, ce n’était jamais arrivé."

"Mon père qui a pêché pendant 45 ans avant les années 1990 n’a jamais attrapé un dauphin en 40 ans, et il utilisait plus de matériel que moi", souligne-t-il. "Pourquoi a-t-il changé d’aire de répartition ? Allez savoir, on n’a que des doutes. Je ne suis pas oracle, personne ne l’est, on ne sait pas où seront les dauphins demain. Dans ce cas, les arrêts n’auront servi à rien. Beaucoup de bateaux vont rester sur le carreau, et les petits comme moi seront les premiers à disparaître."

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