Reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio
Le décès d'un enseignant de Crépy-en-Valois contaminé par le nouveau coronavirus, première victime française de l'épidémie, alimente les conversations dans cette petite ville de l'Oise et suscite interrogations et inquiétude . Dans les pharmacies , c’est la ruée sur les masques , phénomène constatés partout dans le pays , y compris dans des régions où il n'y a aucun cas détecté.
Vous le savez le Gouvernement a passé une commande de 60 millions de masques . Et ce seront les pharmaciens qui seront chargés de les distribués pour éviter la pénurie.
Depuis lundi dans sa pharmacie, Isabelle Regourt est débordée, les clients affluent sans cesse pour avoir des masques. "C'est la folie, toute la journée on me demande des masques et je leur réponds que je n'en ai pas. Oui, c'est un peu l'affolement."
Pour anticiper, le gouvernement a donc commandé 60 millions de masques qui seront distribuées méthodiquement et au fur et à mesure, sous la houlette des autorités de santé. Tout le monde ne pourra pas en bénéficier. Dans quelques jours, les premiers servis seront les professionnels de santé. En effet, cette gestion va permettre d'éviter une éventuelle pénurie causée par des hypocondriaques qui feraient des stocks personnels. Philippe Vergnes, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques pour la région Midi-Pyrénées, décrypte cette formule quasi-inédite.
"Il y a peut-être des masques dans certaines pharmacies qui ont pris leurs précautions de stock avant, dans ce cas le pharmacien peut les attribuer en fonction de critères qui lui sont propres. Mais si les masques proviennent des stocks de l'État, on devra respecter la procédure qui nous sera imposée. Cette procédure est clairement faite pour donner le bon produit à la bonne personne, pas d'affolement." explique Philippe Vergnes, président de la FSP Midi-Pyrénées.
Si le ministère de la Santé se fait plutôt discret ces derniers temps, "c'est parce qu'il est occupé à déterminer la meilleure méthode pour agir et réagir, les tailles des pharmacies pour adapter le nombre de masques à distribuer", toujours selon Philippe Vergnes.