Un reportage de Lionel Maillet
Elle garde le sourire mais Carole Beluin sait très bien qu’elle ne pourra pas sauver sa boutique d’accessoires de mode rien qu’avec les ventes sur internet. "Ça ne suffira pas, s'inquiète-t-elle. L'idéal c'est qu'ils nous permettent de recevoir une personne ou deux à la fois selon la superficie de la boutique. Là, au moins, on pourrait faire notre boulot de présenter nos articles".
"Faire en sorte que l'économie tourne normalement"
Un peu plus haut dans cette artère commerçante de La Ciotat où il n’y a pas grand monde, ce patron d’un magasin de chaussures ne se fait pas trop d’illusions. "Pour moi, il faut laisser tourner l'économie pour pouvoir refaire de la trésorerie, espère-t-il. Si je ne peux pas vendre cet hiver comme je n'ai pas pu vendre au printemps dernier, à un moment donné, cela va bloquer. Il faut protéger les personnes vulnérables et faire en sorte que l'économie tourne normalement".
"On a l'impression qu'il n'y a personne qui dirige"
Si personne ou presque ici n’attend grand-chose des annonces de Jean Castex c’est que beaucoup de ces commerces nos essentiels ont le sentiment d’être victime d’une injustice. "On comprend très bien qu'il y a un intérêt financier que de vouloir maintenir les gros commerces, dit l'un d'entre eux. Il y a beaucoup de gens qui reviennent vers nous et essaye de boycotter ces grandes surfaces pour ne pas qu'on ferme nos boutiques, raconte une autre. On a fêté l'anniversaire de la mort d'un grand homme. De Gaulle était quand même quelqu'un qui dirigeait les gens. Là, on a l'impression qu'il n'y a personne qui dirige", soupire cet autre commerçant, un brin désabusé.
À La Ciotat comme dans beaucoup d’autres communes l’office de tourisme tente d’aider ces petits commerçants en les référençant sur son site internet.
Lionel Maillet (avec Maxime Trouleau)