Les terribles incendies qui touchent actuellement l'Australie, sont pour Bruno Durieux l'occasion de remettre quelques points sur les "i" face aux slogans des écologistes. "L'Australie est coutumière de ces gigantesques incendies de brousse", rectifie l'ancien ministre face au catastrophisme ambiant. "On sait qu'en 1851, dans la même zone, il y a eu 5 millions d'hectares qui ont brûlé, 12 morts et dans les mêmes conditions climatiques", rapporte-t-il, rappelant "qu'au Chili, en Amazonie et même en Indonésie, des zones à très forte densité forestière, de brousse et qui flambe très fréquemment parce que la chaleur est intense, la sécheresse est forte et dès qu'il y a un peu de vent...".
Que faire de la brousse ? Entre idéologie et pragmatisme
S'il y a effectivement "des pyromanes", Bruno Durieux souligne également "les phénomènes naturels où le feu prend tout seul". "Le vrai débat, c'est que fait-on de la brousse", affirme-t-il. D'un côté les écologistes disent "qu'il ne faut pas toucher à la brousse, qu'il faut la laisser telle quelle pour protéger la biodiversité", de l'autre les fermiers notamment disent "que si vous faites ça, vous vous exposez à des feux monstrueux".
Les épisodes caniculaires et de sécheresse ne sont pas nouveaux d'après l'ancien ministre qui rapporte qu'au XIIe siècle, "on passait le Rhin à sec en deux ou trois endroits". Même chose pour "la Seine, la Loire, l'Oise au XIVe siècle", rappelle-t-il. "Le Moyen-Âge est une période chaude, ces événements climatiques extrêmes on les a déjà connus", affirme Bruno Durieux.
L'écologisme, fils aîné du communisme ?
L'écologisme a 50 ans. "On voit un croisement entre le déclin du communisme et la montée de l'écologie", estime Bruno Durieux qui constate que "l'on peut faire des parallèles intéressants entre ces deux idéologies qui ont des fins extrêmement louables". Quand le communisme "voulaient mettre fin à l'exploitation de l'homme par l'homme, les écologistes souhaitent mettre fin à l'exploitation de la planète par l'homme", compare-t-il. "Ces deux idéologies annoncent des catastrophes effrayantes : la fin du capitalisme et de la misère dans le monde pour les communistes et aujourd'hui, la catastrophe écologique finale pour les écologistes", note l'ancien ministre.
Si selon Bruno Durieux, ces deux idéologies "s'accommodent de la dictature : celle du prolétariat et celle de la décroissance", il note cependant deux grosses différences. "Le communisme est pour la croissance, tandis que l'écologisme est pour la décroissance, ce qui explique que les milieux populaires ont beaucoup de défiance pour l'écologisme", souligne-t-il. Autre clivage, "les communistes sont anthropocentristes, tandis que les écologistes mettent l'homme au même niveau que les hérissons, les plantes". Mais dans la lutte anticapitaliste, les deux écoles se rejoignent : "l'écologisme a remplacé le communisme, c'est d'abord une idéologie qui s'oppose à la libre entreprise, à l'économie de marché et au libre marché", rappelle Bruno Durieux.
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