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Bruit, insécurité, incivilité… Quand les rodéos urbains exaspèrent les habitants

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Avec les beaux jours qui reviennent, les rodéos sauvages se multiplient dans de nombreuses villes de France. Une pratique qui désespère les habitants et qui fera prochainement l’objet d’un projet de loi.

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Quand les beaux jours reviennent, les rodéos urbains exaspèrent les habitants. Des drones peuvent-ils les surveiller sans danger ? (©Alfred Aurenche - Sud Radio).

La scène est depuis longtemps bien connue des habitants et se répète inlassablement, surtout quand le printemps puis l’été refont leur apparition. En équilibre, sans casque ou sur une roue, de jeunes motards, à moto, à scooter ou sur un quad, multiplient les cabrioles au péril de leur vie... et de celles des habitants du quartier. À Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ces derniers se disent excédés.

"On y a droit tous les jours : des bruits infernaux, des radios, des nuisances sonores… Ça dure jusqu’à tard, 2h du matin parfois. C’est impossible de dormir quand vous vous réveillez à 3h du matin et que vous devez vous lever pour aller travailler. C’est vraiment insupportable, tout simplement", assure Karim au micro de Sud Radio. Pour Nabila, ces jeunes monopolisent aujourd’hui l’espace public. "C’est dans les parcs, sur les pelouses, sur les routes… C’est tout le temps ! Mon fils a failli se faire renverser une fois, et personne ne peut rien dire parce que ces gars sont des voyous", déplore-t-elle.

"S’il y en a un qui tombe, je n’irai pas le ramasser !"

Yvette, elle, habite Gennevilliers depuis pas moins de 63 ans et ne décolère pas face à toutes ces nuisances. "Franchement, s’il y en a un qui tombe je n’irai pas le ramasser ! C’est des gars qui ne font rien, il faut croire que l’essence n’est pas chère… Et puis ça ressemble à quoi de rouler sur une roue ? Je ne sais même pas s’ils ont leur permis, ça ne me regarde pas… C’est des dangers publics !", s’emporte-t-elle.

Pour y remédier, un projet de loi censé durcir les sanctions contre ces rodéos est à l’étude à partir d’aujourd’hui au Parlement… À l’origine de ce texte, le maire de Viry-Châtillon (Essonne), Jean-Marie Vilain, assure qu’il est aujourd’hui urgent d’agir. "Pour moi, il n’est pas question qu’une maman vienne un matin à la mairie de Viry-Châtillon pour me dire : "M. Vilain, cette nuit un rodéo sauvage s’est déroulé, mon gamin s’est fait renverser et je voudrais organiser une marche blanche pour lui". Vous imaginez un peu ce que ça peut représenter pour un élu local ? C’est la pire des situations dans lesquelles je pourrais me retrouver, non pas pour moi, mais pour cette maman ! Donc il fallait faire quelque chose", déclare-t-il alors que pour la première fois, l'organisation de ces rodéos devrait être punie. "L’incitation à commettre ces infractions, mais aussi la promotion voire même l’organisation (notamment sur les réseaux sociaux) seront aussi punies. L’objectif est de rendre de la tranquillité à nos habitants et de rendre plus sûres les rues de nos villes", souligne Jean-Marie Vilain.

Selon cette nouvelle loi, la participation à ces rodéos urbains serait passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Un reportage d’Alfred Aurenche

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