Pour en parler, Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe et chercheur associé à l’Iris, était l'invité d'Arthur de Laborde le 19 août 2020 dans "Sud Radio Midi", à retrouver du lundi au vendredi à 12h10.
"Dans les faits, la situation se joue dans le pays"
"Il est douteux que l’Europe puisse peser dans cette situation. Elle a déjà fait des déclarations : elle refusera les résultats des élections, elle pourrait adopter certaines sanctions contre des responsables biélorusses ayant accédé au pouvoir par la fraude ou la répression. L’Europe va aussi aider certains secteurs de la société civile biélorusse, c’est d’ailleurs le plus constructif à court terme.
Mais dans les faits, la situation se joue dans le pays. L’Europe a certes des leviers, mais elle n’a pas les moyens d’organiser la grève générale en Biélorussie par exemple. Ensuite, tous les États membres de l’Union européenne n’ont pas forcément les mêmes sensibilités ou les mêmes positions sur le sujet et garde toujours le souvenir de ce qui s’est passé en Ukraine. Autant dire que la voie est étroite pour l’Union européenne", a estimé Arnaud Dubien.
"La Biélorussie étant l’un des rares alliés de la Russie"
"Ce qui compte pour Moscou, c’est la préservation de l’intégration économique entre les deux pays, qui est très forte. Et puis il y a la coopération militaire, la Biélorussie étant l’un des rares alliés de la Russie. Cet allié a d’ailleurs une importance de plus en plus grande quand on considère ce qui se passe sur le théâtre stratégique européen, je pense à la montée en puissance américaine en Pologne par exemple.
L’opposition a déjà dit qu’il n’était pas question de remettre en cause l’alliance avec la Russie. Ceci dit, c’est un événement imprévu, donc contrariant pour le Kremlin, qui cherche à préserver le statut quo ou en tout cas ne pas perdre la maîtrise sur les événements", a poursuivi Arnaud Dubien.
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