Que faire des nombreux détenus radicalisés qui peuplent déjà ou s’apprêtent à peupler les prisons françaises ? À Marseille, certains d’entre eux pourraient être incarcérés dans la prison des Baumettes, sous la surveillance d’une équipe pluridisciplinaire. Une telle expérimentation est déjà menée en ce moment en région parisienne et pourrait s’étendre dans plusieurs régions. Mais dans la cité phocéenne, les surveillants ne voient pas comment tout cela est possible à l’heure actuelle…
"La structure n’est pas adapté au profil de ces détenus. La prison, c’est l’école du crime, et je pense qu’il faudrait les séparer de la population pénale. Ici, aux Baumettes, la structure n’est pas adaptée, on n’a pas de place ! On continuera à avoir du prosélytisme au niveau des détenus, et ce sera l’école du terrorisme ! On n’a ni les armes matérielles ni les armes humaines pour parer le coup", s’inquiète ce surveillant principal en poste depuis 12 ans.
Pour Catherine Forzi, secrétaire locale de Force Ouvrière, "c’est encore du monde en plus à gérer, sans avoir le personnel pour. C’est du travail en plus, et il faut faire particulièrement attention à ce genre de personnage". Au 1er janvier 2018, 512 détenus pour terrorisme étaient recensés en France, mais les détenus radicalisés seraient deux fois plus nombreux.
Un reportage de Lionel Maillet