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Aurélien Taché : "Les étudiants en BTS devraient se pourvoir en justice"

Par La Rédaction

Aurélien Taché, député du Val d'Oise et co-président des Nouveaux Démocrates, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Benjamin Glaise le 20 avril 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Aurélien Taché interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio le 20 avril 2021 à 7h40.

Aurélien Taché : Emmanuel Macron "lance sa campagne"

Emmanuel Macron était en déplacement à Montpellier, lundi 19 avril, pour discuter de sécurité et notamment de ce qu’il a appelé "la sécurité du quotidien des Français". Aurélie Taché, rappelle qu’en 2017 "on nous avait promis une police de la sécurité du quotidien, dont aujourd’hui on ne parle plus beaucoup" ce qui, est un renoncement "très dommageable", pour le député du Val d’Oise.

Selon l'élu, Emmanuel Macron "lance sa campagne" sur le thème de la sécurité, essayant de faire "comme Chirac en 2002 contre Jospin" ou encore Sarkozy en 2007. "La droite, quand elle ne sait plus masquer les échecs sur le plan de la justice sociale, écologique et d’autres sujets, met le thème de la sécurité en avant", rappelle-t-il.

 

Le gouvernement a promis 10.000 gendarmes et policiers supplémentaires avant la fin du quinquennat, afin de renforcer les effectifs. "C’est une bonne chose", concède le co-président des Nouveaux Démocrates, mais "la police de proximité c’était autre chose". "Tous nos problèmes de sécurité viennent de là", estime Aurélie Taché, à savoir de sa suppression par Nicolas Sarkozy. Le député estime que créer "un lien de confiance" avec les habitants, notamment des quartiers à problèmes, "suppose autre chose que des effectifs". "C’est véritablement une philosophie qu’il faut mettre en place au sein des forces de l’ordre, et malheureusement ce qui avait été évoqué en 2017 là-dessus a été abandonné", déplore le député.

"Emmanuel Macron a complètement abandonné l’étendard du progressisme"

Les annonces, ne sont pas "nouvelles", pour Aurélie Taché. "On est juste en train de lancer la campagne avec des éléments de communication", repère-t-il. Le thème de la drogue, notamment, fait débat : le président de la République apparaît comme très opposé à la légalisation, "alors qu'elle permettrait de casser des points de deal dans les quartiers, de libérer du temps pour les policiers pour qu’ils puissent s’occuper des violences", mais aussi aux agriculteurs d’avoir "des activités supplémentaires" ou encore "à l’État d’avoir des recettes". "Que des avantages", selon le député de l’Oise qui regrette qu’Emmanuel Macron veuille "donner des gages à un électorat conservateur". Aurélien Taché, d’ailleurs, estime qu’Emmanuel Macron s’est "inscrit" dans une politique de droite, alors que LREM était initialement un parti de centre-gauche.

Yannick Jadot, entre autres, a appelé de son côté à la légalisation du cannabis, alors que le président de la République s’affiche contre. "Emmanuel Macron a complètement abandonné l’étendard du progressisme", regrette Aurélien Taché, soulignant l’échec du vote sur l’euthanasie ou encore celui sur l’extension du temps accordé pour accéder à l’IVG. "Emmanuel Macron est un conservateur", qualifie-t-il. "Le progressisme qu’il avait évoqué en 2017, c’est de l’histoire ancienne. Et aujourd’hui il faut relever ce flambeau", déclare le député de l’Oise qui se dit une nouvelle fois en faveur de la légalisation tout en rappelant que la France est "le plus gros pays consommateur de cannabis en Europe".

 

 

"Pas assez de gens sur le terrain"

L’ajout d’effectifs devrait également permettre d’avoir plus de forces de l’ordre dans la rue, ce que confirme Aurélien Taché. "C’est même un des grands sujets de la réforme de la police", juge-t-il. "On a, aujourd’hui, beaucoup trop de gens qui sont dans les bureaux" et "pas assez de gens sur le terrain", rapporte-t-il. Alors qu’Emmanuel Macron a déclaré être contre les polices locales, explique le député, "je pense qu’il a tort de dire ça : je pense que cette police de proximité pourrait être encore plus efficace et encore plus proche des gens si les maires avaient d’avantage de compétences en matière de sécurité".

 

Lors de son déplacement, Emmanuel Macron s’est rendu dans un des quartiers dits "de reconquête républicaine". "La fermeté est, bien sûr, indispensable", souligne le co-président des Nouveaux Démocrates, "mais pour ça il faut encore avoir les moyens de sanctionner véritablement les gens", ce qui nécessite un renforcement des moyens de la police et de la justice. "Donnons les moyens à ces grands ministères que sont la justice et le ministère de l’Intérieur de fonctionner", propose le parlementaire.

 

"Proposer une alternative à Macron pour battre Marine Le Pen"

Pour Aurélien Taché, "tous ceux qui viennent de la gauche et ont voté pour Emmanuel Macron en 2017 doivent chercher un autre chemin". Un chemin qui se dessine autour de plusieurs personnalités de la gauche qui se sont réunies samedi matin. "Il faut absolument que nous puissions proposer une alternative à Macron pour battre Marine Le Pen en 2022", insiste le député. Les prémices d'une hypothétique union de la gauche, à laquelle la France insoumise et le Parti communiste reste encore frileux, même si "ils sont venus et sont d'accord pour travailler sur un projet commun". Aurélien Taché rappelle les objectifs de son parti, les Nouveaux démocrates : "montrer que ce projet de justice sociale et d'écologie concerne tout le monde, les jeunes, les ruraux, les minorités, la banlieue".

La gauche doit surtout trouver ce qui l'unifie aujourd'hui. Pour le député du Val d'Oise, c'est "la volonté de transformer la société pour un monde plus juste". Un projet qui nécessite beaucoup de changements, à commencer "dans la pratique du pouvoir, la manière dont la démocratie est construite", explique Aurélien Taché. "On a toujours les mêmes aux mêmes endroits, il faut faire rentrer la voix des oubliés", propose-t-il, considérant la crise des Gilets jaunes avant tout comme "une crise de la représentation, une crise politique". "Si dans les quartiers populaires on ne vote pas, c'est pas parce que la politique ne les intéresse pas, c'est qu'on n'arrive pas à leur donner la parole", estime l'élu.

 

"Les états généraux de la laïcité sont une mascarade"

Mardi 20 avril débute les états généraux de la laïcité, organisée par Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Le premier jour doit voir une "grande discussion avec les intellectuels". "Je ne sais pas s'il s'agit des États généraux de la laïcité ou la convention nationale du printemps républicain au vu du programme et des invités", s'interroge le député pour qui "tous ces gens sont de la même sensibilité".

Aurélien Taché s'interroge sur la pertinence de ce projet, alors que le gouvernement a supprimé l'Observatoire de la laïcité, "qui marchait très bien", et a fait voter la loi contre le séparatisme qui "finalement n'était ni faite ni à faire". Selon le parlementaire, "l'intérêt de cette initiative est de mettre Marlène Schiappa et ses amis en avant et de faire de la communication politique pour séduire l'électorat conservateur". "Ça fait partie d'un agenda politique de campagne. Pour moi c'est une mascarade", qualifie-t-il.

 

"plus de faits de violence et d'attentats"

Le député avait proposé un amendement sur la mouvance survivaliste dans la dernière loi sur le séparatisme. Alors que des ravisseurs de la petite Mia en sont proches, Aurélien Taché rappelle que c'est "un mouvement dangereux" et aurait aimé un rapport du gouvernement "pour dire clairement où on en est dans cette mouvance". "On voit qu'il y a des suprématismes qui s'en prennent à des mosquées, des survivalistes qui organisent des stages dans lesquels ils font manier des armes et ingérer des herbes sans aucun contrôle et que certains peuvent mourir, des complotistes organisent des enlèvements d'enfants", déplore l'élu qui rappelle que "ce n'est pas un cas isolé, c'est une logique politique, extrémiste, proche de l'ultra-droite".

Le parlementaire craint "plus de faits de violence et d'attentats" commis par ces mouvances, "si la police n'en fait pas une priorité". "Il faut être très vigilant sur le terrorisme islamique mais il y a aussi celui de l'ultra droite", rappelle-t-il en proposant de "demander que ceux qui organisent ce type de stage aient une certification professionnelle, car il y a beaucoup d'escrocs".

 

"On est en train de sacrifier une jeunesse"

Alors que les écoles devraient rouvrir lundi 26 avril, Aurélien Taché s’inquiète de la situation des étudiants en BTS qui doivent "passer leurs examens dans des conditions vraiment très dangereuses pour leur santé". Or, "ces étudiants soit vont aux examens soit auront un zéro", alors que les protocoles sanitaires n’ont pas pu être mis en place. "Il y a une inégalité avec d’autres étudiants", une inégalité de type social. "Ces étudiants devraient réfléchir, au regard de la rupture d’égalité avec leurs camarades de l’année dernière ou à d’autres étudiants, à se pourvoir en justice. Et s’ils le faisaient, moi je les accompagnerais, puisque le ministère fait la sourde oreille", encourage le député.

Au-delà des élèves de BTS, le député s'inquiète de la situation des étudiants en général. "Je suis terrifié de la situation des étudiants dans ce pays, on est en train de sacrifier une jeunesse", prévient-il en rappelant que "15% des étudiants sont en train d'abandonner leurs études". L'élu avait d'ailleurs proposé une allocation "pour que les étudiants puissent faire face". Ce que le gouvernement a refusé. "L'université est totalement délaissée", dénonce-t-il.

Pour déconfiner le pays, Olivier Véran a évoqué l'hypothèse d'une levée des mesures "territoire par territoire". Aurélien Taché est favorable "à ce qu'on puisse déconfiner à la fois dans des bonnes conditions et le plus rapidement possible", sans s'opposer à l'éventualité avancée par le ministre de la Santé. "Les Français n'en peuvent plus et voient que dans les autres pays, les gens peuvent reprendre une vie normale grâce au vaccin", rapporte le député qui s'indigne que "la France est la seule grande puissance à ne pas être capable de mettre en place le vaccin".

 

 

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