"On a peur de sortir maintenant"
Dans les rues de Villejuif, l'émotion est toujours palpable. Notamment près du parc où a eu lieu l'attaque au couteau. Un endroit que fréquente très souvent Anne-Claire. "On est dans le parc tous les matins avec les enfants, confie-t-elle au micro d'Alexandre de Moussac de Sud Radio. Je traverse le parc pour aller au travail, ce sont des gens qu'on a peut-être croisés, ça fait toujours froid dans le dos".
La jeune femme, très marquée par cette attaque, salue le geste héroïque de la victime. En s'interposant face au terroriste, Janusz s'est sacrifié et a permis de sauver sa compagne. "C'est une belle preuve d'amour, reconnaît Anne-Claire. Respect à lui".
Elle se rendra samedi matin à l'hommage près de l'hôtel de ville. En attendant, la mairie propose à ses habitants de signer un livret en mémoire de son héros. Samia a pris le temps d'y écrire quelques mots. "C'est un Monsieur qui a eu du courage, estime-t-elle. Je trouve ça malheureux qu'il soit tué". Mais passé l'émotion, c'est un sentiment d'insécurité qui gagne Samia. En 2015 déjà, une professeur de fitness était abattue sur un parking de la ville par un homme radicalisé. "On a peur de sortir maintenant", déplore-t-elle.
Nathalie Goulet : "le loup solitaire pour moi n'existe pas"
Depuis 2012 et les tueries de Mohammed Merah, 263 personnes sont mortes dans des attentats islamistes en France. La France est-elle trop naïve pour débusquer tous ces "loups solitaires" qui commettent des attentats en France ? C'est l'avis de la sénatrice UDI Nathalie Goulet. La parlementaire a présidé une commission d'enquête sur la lutte contre la radicalisation. Elle dénonce des failles au niveau de la sécurité nationale. "Le loup solitaire pour moi n'existe pas, affirme-t-elle. Il y a effectivement des gens qui sont d'un équilibre psychologique ou psychique précaire, mais quand on fouille un peu, il y a toujours des réseaux, des influences".
"Il y a un certain nombre de dispositions qui existent dans la loi, rappelle-t-elle, il faut une tolérance zéro à l'égard des ennemis de la République. J'appelle ça le délit de naïveté, parce que ce qu'il s'est passé à Villejuif s'est déjà passé avant. Les gens qui arrêtent leurs médicaments de leur propre volonté ne peuvent pas être considérés comme irresponsables" ajoute-t-elle.
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