Gros coup d'arrêt pour la reconversion en biomasse de la centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône).
Le tribunal administratif de Marseille a prononcé ce mercredi l'annulation de l'autorisation d'exploitation de la centrale biomasse de Gardanne, la plus grande de France, estimant que son exploitant, le groupe allemand Uniper, n'avait pas suffisamment évalué son impact sur les forêts du Sud-Est de la France.
"L'insuffisance de l'étude d'impact a eu pour effet de nuire à l'information complète de la population" avant la construction de cette centrale, calibrée pour brûler des centaines de milliers de tonnes de bois par an, a estimé le tribunal.
L'étude n'a en effet porté que sur un périmètre de trois kilomètres autour de l'installation, jugé insuffisant alors que la centrale prévoit de brûler du bois coupé dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Autre point défaillant, l'étude d'impact a insuffisamment évalué l'impact des rotations de camions qui alimenteront la centrale et la pollution atmosphérique qui en découlerait.
La centrale de Gardanne comporte deux unités, l'une au charbon et l'autre fonctionnant en brûlant du bois. L'ensemble n'est pas encore en service, mais a déjà tourné à plein régime pour des tests et a déjà injecté de l'électricité dans le réseau.
La conversion d'une partie de cette centrale au biomasse représente un investissement de 250 millions d'euros. Elle doit générer, selon son exploitant, 80 emplois directs et fournir, à terme, 6 % de la production d'électricité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en consommant 850 000 tonnes de bois par an issu pour moitié de déchets et pour moitié de bois issu de coupes forestières.
La biomasse est une énergie renouvelable qui doit contribuer à la transition énergétique, mais le projet de Gardanne est critiqué par des associations écologistes pour son gigantisme.