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Accueil des migrants : "Arrêtons de faire croire qu'on est un pays pauvre !"

Par Jérémy Jeantet

Yann Manzi, fondateur de l'association Utopia 56, était l'invité de l'émission Seul contre Tous sur Sud Radio.

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Emmanuel Macron était à Calais mardi pour évoquer sa politique migratoire et le projet de loi Asile et Immigration qui est en préparation. Invité de l'émission Seul contre Tous, présentée par Patrick Roger et Philippe David, Yann Manzi, fondateur de l'association Utopia 56, a fait part de son "opposition" au texte : "C'est grave, ce projet de loi est dénoncé par toutes les associations, on est tous vent debout. On a refusé l’invitation d’Emmanuel Macron pour montrer notre opposition. Il n’y a pas de concertation, tout est bouclé d’avance. On s’occupait, à Calais, de citoyens, de 90 % des personnes qui étaient dans le bidonville. On a des propositions à faire. On n’est jamais entendu."

La population migratoire représente 0,7 % en France. Vous croyez que c'est ça la responsabilité d'un pays riche ?

L'un des points d'achoppement, c'est le nombre de migrants accueillis en France, que Yann Manzi juge beaucoup trop faible. "Bien sûr qu'on ne peut pas accueillir tous les migrants, mais on doit prendre notre part, a-t-il indiqué. Le Liban, la Jordanie, en accueillent des millions, alors que ce sont réellement des pays pauvres. La réalité des chiffres, c'est que la population migratoire représente 0,7 % en France. Vous croyez que c'est ça la responsabilité d'un pays riche ? On est une des puissances les plus riches du monde et on va faire croire qu'on est pauvre ?"

 

 

Yann Manzi : "On pense qu'il y a 30 % d'étrangers, alors que la réalité est tout autre"

Et pour l'instant, estime Yann Manzi, la France n'est pas à la hauteur de ce qu'elle peut faire face à cette crise humanitaire. "On n'en a pas tant que ça, des migrants, assure-t-il. On pense qu'il y a 30 % d'étrangers en France, alors que la réalité est tout autre. Ce qui a changé, c'est le discours politique, la vision qu'on a autour de ces personnes. Organisons-nous ! Bien sûr qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, on est tous d'accord là-dessus. Mais 0,7 %, ce n'est pas la part que l'Europe et les pays riches doivent prendre, de par leur responsabilité dans cette histoire."

Comment voulez-vous qu'un pays, dont on pille une grande partie des richesses, puisse se développer ?

Une responsabilité qui est en lien avec les intérêts français dans ces pays, selon Yann Manzi, qui lance : "Nos richesses sont là-bas, nos besoins sont ici."

 

"Quand allons-nous réellement partager la richesse de l’Afrique avec eux ? L’argent est à eux. On prend une grande partie de leur richesse, puis on leur dit qu’ils n’ont pas le droit de venir dans nos pays pour essayer de vivre. C’est une honte ! Ce n’est pas le fruit de nos colonies, mais un petit peu. On a changé le mot en fait. De colonisation, on est passé à mondialisation. Mais la réalité est toujours la même. Comment voulez-vous qu’un pays dont on pille une grande partie des richesses puisse se développer ? Laissons-leur leurs richesses. Laissons-les grandir. Lâchons-leur la main. Mais on ne peut pas. Nos richesses sont là-bas et nos besoins sont ici."

Écoutez l'interview de Yann Manzi, invité de l'émission Seul contre Tous, présentée par Patrick Roger et Philippe David

 

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