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À Marseille, les terrasses de la plage de la Pointe-Rouge démontées

Par Jérémy Jeantet

Les restaurateurs démontent leur terrasse sur la plage urbaine de la Pointe-Rouge, à Marseille. La mairie délivrera de nouvelles concessions à l'horizon 2019.

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La plage de la Pointe-Rouge, au sud-est de Marseille. Un lieu bien connu des touristes et des Marseillais pour les restaurants, les terrasses, les pieds dans le sable. L'image du lieu, ces jours-ci, est pourtant bien différente. C'est plutôt un balai d'engins de chantiers, alors que les restaurateurs doivent faire place nette d'ici à demain, mardi.

30 ans après, la loi littoral entre en effet en action à Marseille et la mairie reprend en main le périmètre de la plage. Les terrasses sont démontées et de nouvelles concessions, avec des terrasses réglementaires et uniformisées, apparaîtront à l'horizon 2019.

Patrice Moraldo sait d'ores-et-déjà que son établissement sera détruit, pour ne jamais être remplacé. C'est avec tristesse et amertume qu'il observe les pelleteuses arpenter le sable : "Il n'y a aucune compensation, nous partons sans rien. Les gorges sont plus que nouées, on a la larme à l'œil depuis longtemps. Nos enfants sont nés dans ces établissements et, quand ma fille vient tous les matins, elle pleure."

D'autres pourraient récupérer un bout des nouvelles terrasses qui vont voir le jour. C'est en tout cas ce qu'ils espèrent, comme Alain Macchia : "Après 45 ans d'existence, c'est un gâchis, évidemment, mais on se plie à la loi, on n'a pas le choix. La suite ? On n'en sait rien du tout. On a déposé les appels d'offre, maintenant, on attend."

En attendant, il se demande quel est l'intérêt environnemental d'un tel chambardement : "La loi littoral est ce qu'elle est, on la comprend. Effectivement, il ne faut pas dénaturer, mais les plages urbaines, ce ne sont pas les mêmes que les plages dans un endroit sauvage. L'hiver, il n'y avait personne, donc il y avait assez de place pour tout le monde. On nous dit qu'il faut rendre la place au public, mais si vous regardez, aujourd'hui, il doit y avoir 10 personnes, donc ça ne gênait pas vraiment si, l'hiver, ça restait comme c'était. On n'est pas contre l'écologie, on sait très bien qu'on est dans un grand point d'interrogation sur l'avenir de notre planète, mais est-ce qu'on était vraiment des acteurs polluants ou problématiques ? Je ne pense pas."

Les voisins, les badauds, eux, observent tout ce manège d'un œil inquiet, à l'image d'Isidore : "Ça fait quelque chose. La plage, il ne faut pas y toucher, il ne faut pas que ça devienne une plage privée, avec des transats partout, comme ailleurs."

Un reportage de Stéphane Burgatt pour Sud Radio

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