Le discours des indigénistes s'est infiltré dans plusieurs cours de Sciences politiques. Un "étonnement" pour Anne-Sophie Nogaret qui s'est alors penchée sur les bases de cette idéologie qu'elle pensait "cantonnée à quelques groupuscules excités".
Opposer blancs contre noirs
On parle de plus en plus du discours indigénisme dans le débat public. Mais de quoi s'agit-il ? Anne-Sophie Nogaret répond à cette question, "c'est un discours qui parle de domination des blancs sur les racisés", entendez les non-blancs. Si pour ne pas tomber dans le racialisme, "ils disent que blanc ce n'est pas la couleur de peau mais une construction sociale", en réalité "quand ils parlent des blancs c'est toujours des blancs de couleur de peau", souligne la journaliste. Pour eux, "structurellement il y a une domination pour toujours et à jamais des blancs sur les racisés, qui explique la colonisation, l'esclavage et qui perdure".
Co-auteur du livre Français malgré eux, Sami Biasoni estime qu'il s'agirait "d'une forme de colonialité qui aurait évolué dans le temps et qui serait devenue symbolique". "On établit un discours qui vise à dire que dans le chômage endémique d'une partie de la population, c'est à cause du regard du blanc, des structures institutionnelles, car elles héritent de la période coloniale", explique-t-il. Pour les indigénistes, "ils décrivent non pas un système technique de discrimination mais un système symbolique de discrimination", notez la nuance.
Un discours "de guerriers"
Et le discours va si loin, qu'ils prétendent que ce système viserait "la vie même des personnes noires". Sur quoi s'appuient-ils ? "Des chiffres tronqués", juge le banquier. "Le taux de mortalité étant plus important chez les noirs que chez le reste de la population, c'est qu'il y a une question de vie ou de mort", rapporte-t-il. Et ce, même si les associations reconnaissent que "ces meurtres peuvent être commis par des semblables". "Pour eux, s'il y a une différence c'est qu'il y a une différenciation", explique l'auteur.
Au Parti des indigènes de la République, Anne-Sophie Nogaret remarque "un discours de guerriers, reprenant la rhétorique du FLN". Ils prétendent qu'il faut "s'armer à se défendre contre cette tentation persécutrice de la France" envers les racisés. S'ils n'en appellent pas à une partition, "le séparatisme découle de ce discours de façon naturelle, ils disent qu'il vient même de l'État", s'indigne-t-elle.
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