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Laurent Marti : "La Champions cup nous a aidé à grandir"

Par Justin Boche

Vous redoutiez ce match reporté, mais vous l'avez plutôt bien géré ?Oui. Il a été très dur à avaler, mais on sait que ce n'était pas un report sur le plan sportif. On avait très peur parce qu'on savait qu'il ne restait pas beaucoup de dates. Lorsque la ligue nous a informé que c'était le […]

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Vous redoutiez ce match reporté, mais vous l'avez plutôt bien géré ?Oui. Il a été très dur à avaler, mais on sait que ce n'était pas un report sur le plan sportif. On avait très peur parce qu'on savait qu'il ne restait pas beaucoup de dates. Lorsque la ligue nous a informé que c'était le 20 mars, c'était pour nous catastrophique. Maintenant, il arrive à un moment ou l'on se sent prêt à affronter les Clermontois.En recevant Clermont à domicile, est-ce que vous avez le sentiment d'être le petit Poucet ?Oui, mais ne même temps, le match contre les Ospreys nous a fait changer d'état d'esprit. On s'est rendu compte que même en faisant tourner l'effectif on était sur le point de gagner. Finalement Clermont devait être notre premier match de Champions cup. Finalement c'est le 4e et on a pris de la confiance entre temps. Clermont a fait tourner samedi dernier et a gagné son match à Agen. Là ils arrivent avec une écurie presque au complet et ça va être compliqué pour nous.Cette saison ils sont très irréguliers. C'est peut-être une raison d’espérer ?Oui c'est vrai. On les a sentis un peu moins en confiance. Ça reste tout de même une équipe avec un peu moins d'expérience et de très grands joueurs. Nous, on relance quelques garçons ce soir. Ce sera un match très intéressant.Quel sentiment vous anime quand on regarde votre parcours sur les trois premiers matchs ?On était très excité avant. La semaine avant le match de Clermont on a senti cette excitation. Il y a eu beaucoup plus de concentration de la part des joueurs. Là, nos entraînements ont été poussés. On a encore une chance de qualification et on a dit qu'on ne va pas galvauder nos chances.Cette qualification en coupe d'Europe est réalisable aujourd’hui ?Il faut battre Clermont ce soir. Ce n'est pas simple. On a deux matchs à domicile. Si l'on gagne les deux, on est en position de se qualifier et on pourra jouer notre va-tout à Clermont sur le dernier match où la pression sera plus sur leurs épaules que sur les nôtres.L'équipe a mûri ?Oui. Il y a eu deux déclics cette année. Le match nul à Clermont en championnat. On sortait de deux défaites. On partait dans le doute et les garçons ont fait preuve d'un courage et d'une détermination qui était nouvelle. Le deuxième déclic, ça a été à Exeter. Comme on l'espérait cette Champions cup nous a aidé à grandir.Aujourd'hui vous êtes dans la cour des grands ?Non non. Nous sommes un petit parmi les gros. On a la 9e masse salariale du Top 14 et le 7e budget ex aequo avec Grenoble et Castres. Pour autant, on ne se cache pas en disant que l'on veut absolument finir dans ce Top 6. Mais si on y arrive, ce serait un petit exploit. On sait que l'on a une marge de progression, mais aussi que les 6 gros ont une marge de manœuvre sur nous.Vous êtes actuellement 5e. Au Racing 92 vous avez pris un bonus défensif, mais n'avez-vous pas des regrets sur ce match ?Très objectivement, les regrets c'est que l'on peut contester le 2e essai ou pour moi la touche n'est pas droite, il y a une obstruction et il y a un en-avant presque d'un mètre. Le lendemain on a vu que pour une obstruction moins grave, il y a eu un essai d'annuler. On peut regretter cette décision qui a mon avis n'est pas la bonne. Mais pour autant, je crois qu'on ne méritait pas beaucoup plus que ce point de bonus défensif, parce que j'ai trouvé que sur l'ensemble du match le Racing était supérieur à nous.Vous avez progressé dans quels secteurs cette saison ?Le pack et la mêlée sont positifs grâce au très bon travail réalisé par Régis Sonnes depuis qu'il est avec nous. On progresse à la fois en mêlée, en touche, sur les groupés pénétrants. On voit que notre paquet d'avant rivalise quasiment avec tout le monde. Ce n'est pas nouveau parce que ça avait commencé l'année dernière. Je crois que le grand progrès de cette année, c'est l'État d'esprit des joueurs et notamment la détermination, l'esprit de compétition et le refus de prendre des essais. Ça, c'est un peu nouveau.Aujourd'hui quand tu vois Guy Noves sélectionner Jefferson Poirot, ce jeune pilier, ça représente quoi pour toi ?À titre personnel ça me fait très plaisir parce que je me suis grave arraché pour l'avoir. Il m'a fait un peu tourner en bourrique, toujours très poliment. J'ai réussi à le convaincre et à le retourner. Je me revois aller en Lozère pour absolument lui faire signer son contrat avant qu'il parle à Marcoussis. C'est un garçon bien élevé et très déterminé. Il veut réussir. C'est un excellent joueur et il est promis à une belle carrière.Voir des joueurs en équipe de France c'est un peu la rançon de la gloire et il va falloir gérer ces absences ?Ce n’est pas grave. Ça s'anticipe. Quand on sait qu'un certain nombre de joueurs peuvent être sélectionnés en équipe de France, il faut s'organiser en conséquence.Aujourd'hui toutes vos recrues sont arrivées. Vous avez recruté Ashley-Cooper et Sekope Kepu finaliste de la coupe du monde. N'avez pas craint qu'ils arrivent un peu émoussés ?Je l'ai craint et je pense qu'il y a une partie de vraie même s'ils ne le montrent pas parce qu'ils sont très concernés. Ils sont dans une très belle forme physique, mais je ne peux pas croire qu'après une très longue saison chez eux sans la coupure des internationaux français. Ils vont peut-être le payer plus tard. On essaie de les gérer au mieux.Comment se passent leurs intégrations ?C'est hallucinant de simplicité, d'efficacité. Ce sont des types excessivement bien élevés. Très, très professionnels. Donc c'était très facile.Ça motive les joueurs français ?Kepu quand il est arrivé, il est monté sur le watt-bike et il a battu le record du club. Les joueurs à côté ont compris pourquoi il a fait une finale de coupe du monde. Ça les pousse à faire mieux. La deuxième anecdote c'est après la victoire au Stade François. Tout le monde faisait un peu la fête dans le vestiaire. Et là, je l'ai vu se lever et ramasser tous les déchets que les joueurs laissent habituellement dans les vestiaires. Le mec sort d'une finale de coupe du monde et il ramasse les déchets dans sa poubelle. Quant à Adam Ashley-Cooper, il amène aussi quelque chose dont on avait besoin, c'est-à-dire l'application et le détail. Il fait en sorte de ne pas perdre un ballon et ne pas rater une passe. Ça pousse les autres à s'appliquer encore plus.Pour la saison prochaine, vous avez fait un autre beau coup avec la signature de Ian Madigan qui est plus que la doublure de Jonathan Sexton pour vous ?Il vit une situation un peu difficile. Jonathan Sexton est un peu la star du pays. C'est un joueur avec un très fort caractère. Il est installé et à côté on sent que Ian Madigan est énervé de ne pas jouer. Je n'étais pas trop pour recruter des Celtes, parce quand on voit ce qui s'est passé au Racing, ça ne donne pas envie. Mais quand j'ai compris qu'il était très énervé et qu'il avait très envie de venir à Bordeaux. Alors je me suis dit que l'on pouvait faire l'effort pour le convaincre. C'est un buteur redoutable avec un taux de réussite à 86%. Et ça, ça compte.

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