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Stanislas Guerini : les politiques doivent avoir "une parole plus mesurée, calme"

Par La Rédaction

Stanislas Guerini, député de Paris et délégué général d'En Marche, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 10 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Stanislas Guerini, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 10 juin 2021 à 7h40.

Stanislas Guerini : "Pas de justice d’exception"

L’auteur de la gifle à Emmanuel Macron va être jugé en comparution immédiate jeudi 10 juin. "Tant mieux qu’on puisse les juger rapidement : on dit suffisamment que la justice n’est pas assez rapide", estime Stanislas Guerini. Certains pourraient soupçonner que l’affaire a été rapidement bouclée du fait du profil de la victime. "Quand on met la main sur les délinquants, qu’on puisse les juger rapidement, je pense que c’est du bon sens", précise le député. Pour autant, il ne demande "pas de justice d’exception".

 


Cette attaque, heureusement sans conséquences, soulève la question de la sécurité du chef de l'État. "Soit vous vous dites que vous n’allez plus jamais au contact des Français", comme c’est le cas aux États-Unis, explique Stanislas Guerini, "soit vous continuez à vouloir discuter, échanger, et parfois vous faire engueuler". "Je crois que c’est ça la vie politique", quelle que soit la fonction par ailleurs.

"On ne changera pas le président de la République sur ce point-là", explique le délégué général d’En Marche qui ajoute que celles et ceux qui voudraient l’empêcher, "en auront pour leurs frais". "Je ne voudrais pas qu’un seul citoyen illuminé soit celui qui cache la forêt de tous ceux qui discutent normalement de façon démocratique", souligne le député.

 

"La vie politique, c’est aussi une constance"

La violence semble de plus en plus prégnante dans la société depuis quelques années, surtout envers les élus et les représentants politiques. Pour Stanislas Guerini, les élus et personnages publics doivent "bien sûr" tenter d’avoir une parole plus posée et calme. "Moi, c’est ce que j’essaye de faire", à savoir avoir "une parole plus mesurée, calme".

Néanmoins, il juge que c’est aussi quelque chose qu’on "reproche très souvent" aux élus de ne pas faire "la petite phrase" ou "le truc pour enflammer le débat". "La vie politique, c’est aussi une constance", juge le député. "Cette constance-là, c’est celle qui est saluée et qui paye à long terme". "Oui à la bienveillance" qui est "une valeur qui a effectivement encore cours dans notre société", ajoute-t-il.

 

Papacito doit être "poursuivi et condamné"

Alors que dans une vidéo, des élus LFI avaient mis en scène un mannequin du président de la République, comme le rappelle Stanislas Guerini, cela ne conduit pas à "excuser des youtubeurs qui, eux, miment le meurtre d’un militant d’extrême-gauche". La référence est ici celle de la vidéo qui a fait scandale du youtubeur Papacito qui, comme d’autres le cas échéant, doit être "poursuivi et condamné" pour le député de Paris.

Stanislas Guerini estime qu’une bonne partie des citoyens ne "s’intéressent pas", en réalité, aux petites phrases qui tournent en boucle dans les médias. "Moi, je vois un pays qui ne ressemble pas à ce qu’on voit parfois" sur les chaînes d’information en continu. "Il y a parfois plus de tensions dans ce microclimat politique", juge le délégué général d’En Marche que dans "la vie réelle du pays".

 

"Si les choses s’améliorent, il faut rester prudent"

Jean Castex a été déclaré cas contact, son épouse ayant été testée positive au Covid-19. Le test du Premier ministre, toutefois, serait ressorti négatif. "Je souhaite un bon rétablissement à son épouse avant tout", réagit Stanlislas Guerini qui en profite pour dire que si "les choses s’améliorent" sur le plan de la crise sanitaire, "il faut rester prudent". S’il faut "revivre, évidemment", il ne faut pas gâcher ce début de retour à la vie normale.

 

"Derrière un pseudonyme, les plateformes peuvent retrouver les gens"

L'actualité pousse le gouvernement à vouloir contrôler un peu mieux les réseaux sociaux. "À chaque fois qu'on fait une proposition pour mieux réguler les choses, on dit que c'est le pouvoir qui veut prendre le contrôle", déplore Stanislas Guerini qui assure que "ce n'est pas ça". "Les réseaux sociaux sont un espace de liberté d'expression, bien utile en France et partout dans le monde", précise-t-il. Pour autant, "on ne peut plus accepter l'idée qu'au fond, ce que nous n'accepterions pas dans la vraie vie, on l'accepte sur les réseaux sociaux", estime le député qui appelle à "appliquer la loi".

"Que des gens qui menacent de mort soient devant le tribunal et soient condamnés, c'est une très bonne chose", ajoute-t-il. Une épée de Damoclès qui doit "ouvrir la conscience de tout le monde". "Il faut avoir en tête que derrière un pseudonyme, les plateformes peuvent retrouver les gens". Le chef de file d'En Marche ne compte pas s'arrêter là et souhaite aborder d'autres sujets : "celui des fake news, de la désinformation". "On sait qu'une fake news circule six fois plus vite sur les réseaux sociaux qu'une information avérée et que deux tiers des jeunes disent que pour les prochaines élections, le lieu d'information privilégié seront les réseaux sociaux", rappelle-t-il.

 

"Il n'y a pas que la loi qui doit changer les choses, mais aussi l'attitude des uns et des autres"

Pour répondre à cette problématique, Stanislas Guerini appelle à "prendre des mesures, à l'image de la plateforme Pharos où l'on signale les propos haineux". L'objectif serait de "signaler une fausse information et qu'une entité publique, peut-être sous le contrôle du CSA, puisse contraindre les émetteurs de ces fake news à les retirer".

Y-a-t-il un risque d'une information officielle ? "Il faut agir pour laisser la liberté d'information et d'expression mais que l'on puisse alerter a posteriori en disant que cette information est fausse", répond Stanislas Guerini qui pointe "certains émetteurs, qu'ils soient à l'étranger, ou dans le débat politique français, qui le font à dessein, pour saper la confiance dans la démocratie". "Je crois que nos démocraties ne peuvent pas rester les bras ballants face à ça", estime-t-il.

Pour le député, "les partis politiques ont une responsabilité". Il annonce vouloir écrire à l'ensemble des responsables de partis pour leur proposer "que l'on puisse s'engager dans une charte de bonne conduite sur les réseaux : non à la diffusion de fake news, de messages haineux en ligne, la condamnation systématique, la formation de militants dans les partis". "Il n'y a pas que la loi qui doit changer les choses, mais aussi l'attitude des uns et des autres", appelle le délégué général LREM.

 

"Des candidats LREM progressent à peu près partout"

À dix jours des élections régionales, La République en Marche n'est pas en bonne posture pour remporter une région. "Les sondages ne donnent gagnants d'ailleurs aucun parti politique qui n'est pas déjà en place dans une région", précise Stanislas Guerini. "J'ai d'abord voulu que la majorité présidentielle parte rassemblée, c'est le cas partout, et que l'on puisse porter nos idées, nos enjeux : accélérer la relance", présente le député de Paris.

Après les débats, qui se sont déroulées, mercredi 9 juin, les candidats de la majorité présidentielle ont montré leur "constance, leur compétence", selon leur porte-parole qui s'estime "très fier". "Certains peuvent gagner", prévient-il. "Des candidats LREM progressent à peu près partout", observe-t-il, pendant que ces élections "commencent à intéresser nos concitoyens". "Il se joue là un moment important pour notre pays : relancer la machine avec ces territoires", affirme l'élu.

Quant au front républicain, Stanislas Guerini assure qu'il faut "faire tout ce qui faut pour battre le Rassemblement national qui reste un adversaire particulier". "L'extrême droite nous trouvera toujours sur son chemin", prévient-il.

 

"Il y a trois manières de faire pour pérenniser notre système"

Quand interviendra le débat sur les retraites ? "C'est trop tôt pour le dire", répond Stanislas Guerini. "Il faut faire cette réforme des retraites et il faut travailler plus longtemps", affirme l'élu pour qui "il y a trois manières de faire pour pérenniser notre système : soit on augmente les cotisations, c'est-à-dire les impôts, soit on baisse les pensions, soit on travaille plus longtemps". "Cela veut dire aussi être capable de faire travailler les seniors", ajoute-t-il.

 

 

 

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