Nicolas Hulot a-t-il eu raison de démissionner, ou bien est-ce une forme de lâcheté ? Pour en débattre, Sud Radio recevait ce mercredi matin Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. « Je pense qu’il faut écouter attentivement ce que dit Nicolas Hulot pour expliquer son départ du gouvernement. C’est un réquisitoire complet sur le libéralisme et sur le fait que les moyens ne sont pas réunis pour les grands défis », juge-t-il.
« J’ai été assez choqué par la réaction de ses anciens petits camarades, de tous ceux qui de la République en Marche se sont succédé en soulignant la fragilité de Nicolas Hulot. Y compris les mots du Premier ministre et le président, qui ont manqué de chaleur », déplore Olivier Dartigolles.
« Macron manque singulièrement d’élégance », estime le porte-parole du PCF. « Il y a dans ce Nouveau Monde des pratiques anciennes, qui sont véritablement peu ragoûtantes, comme le fait de ne pas respecter un homme dans son choix, de le caractériser sur sa fragilité. J’ai même entendu en off un ministre disant qu’il était bipolaire. Vous voyez où se situe le niveau politique, au ras du sol », dénonce-t-il.
Pour Olivier Dartigolles, frappé par « la sincérité » de Nicolas Hulot, il faut « lire attentivement ce qu’il a expliqué hier », « le fait qu’il nous explique que le système marchand, le libre-échange, l’austérité budgétaire, la logique dominante qui conduit aujourd’hui les politiques ne permettra pas les grandes transformations en termes de transition écologique. La politique des petits pas, vu l’urgence climatique, nous amène au gouffre. »
Nicolas Hulot, qui était en poste depuis un an, n’aurait-il pas dû faire preuve de plus de courage pour persévérer dans son combat politique ? « Il a essayé, souligne Olivier Dartigolles. Mais sur l’ensemble des grands arbitrages, il n’a pas été suivi. C’est aujourd’hui des milliards d’euros qu’il faut mobiliser face à l’urgence écologique et climatique, et ce n’est pas fait. Hulot ne se l’explique pas étant donné que l’on va à l’abîme. »
Pour expliquer sa démission, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire dénonce également des lobbies. Emmanuel Macron est-il réellement à la botte des lobbies ? « Emmanuel Macron est aux mains de la finance, des grands patrons, du CAC 40, assure le porte-parole du PCF. On apprend d’ailleurs hier, après l’affaire Benalla, qu’un lobbyiste très connu des chasseurs, mais pas uniquement [Thierry Coste, NDLR] serait entré à l’Élysée pour participer à une réunion avec le chef de l’État, qui aurait confié à Nicolas Hulot ne pas savoir comment il était entré… Voilà comment les choses se passent aujourd’hui. »